Pratiques de transition |
Philippe PIGNARRE in Comment sauver (vraiment) la Sécu. Et si les usagers s’en mêlaient ? L’exemple des médicaments.
Paris : La découverte, 2004, p. 102. […] nous nous méfions des dénonciations quand cela devient le moyen de tout savoir tout de suite. Il n’y a alors plus de problèmes à fabriquer politiquement, plus rien à apprendre à explorer collectivement et il n’y a plus de possibilité d’action. Nous avons considéré qu’une autre démarche était possible : inventer des dispositifs pour déployer des problèmes, apprendre de l’action, des groupes déjà existants. On pourrait ici parler de « pratiques de transition », et désigner ainsi toutes les pratiques dont le trait commun est de travailler à ce dont la gauche a besoin, « que les gens pensent », toutes les pratiques qui produisent les protagonistes susceptibles de participer à la dynamique de production-exploration des problèmes au lieu d’en accepter les termes imposés.
L’idée de pratiques de transition désigne l’« empowerment », c’est-à-dire l’augmentation collective de la puissance d’agir, comme la seule boussole raisonnable dont nous disposons désormais. Aucune pratique de transition ne peut accepter un problème tel qu’il est posé, et une transformation doit le rendre intéressant. C’est le début de rencontres passionnantes pour les anticapitalistes, des rencontres qui leur font perdre le goût de ces solutions générales qui évitent de tenir compte des conditions particulières discutées par les intéressés eux-mêmes. (Cité par Bernard Bel)
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