Ver­sion pdf du com­mu­niqué de presse

A l’occasion du préavis de grève déposé par les sages-femmes pour le jeu­di 7 octo­bre, le Ciane tient à rap­pel­er l’enjeu, pour les femmes et les cou­ples, de leurs con­di­tions de travail.

Lors de son adresse aux sages-femmes du 16 sep­tem­bre 2021, Olivi­er Véran, min­istre de la San­té, a enter­ré les décrets de péri­na­tal­ité en cours de dis­cus­sion depuis 2019. Il laisse le dossier à ses suc­cesseurs. Alors que les ratios d’effectifs min­i­mums en mater­nité datent de 1998, il est pour­tant urgent de les revoir à la hausse.

D’après l’alerte lancée par le Con­seil nation­al de l’Ordre des sages-femmes début juil­let, de nom­breuses mater­nités ont man­qué d’effectif cet été, dans des pro­por­tions plus impor­tantes que durant les précé­dentes péri­odes esti­vales. L’Agence régionale de san­té d’Ile-de-France a même tenu une réu­nion de crise mi-juillet.

La poli­tique de l’autruche actuelle est dan­gereuse. Le manque d’effectifs a des con­séquences sou­vent peu vis­i­bles, car les pro­fes­sion­nels de san­té parvi­en­nent dans la majorité des cas à éviter les acci­dents graves. Mais qu’en est-il de la qual­ité des suiv­is ? Des “délestages” de patientes par les mater­nités, source de stress pour les femmes et futurs par­ents ? De la soli­tude pen­dant l’accouchement ? Du récon­fort man­quant ? Des rup­tures de soins entre l’hôpital et la ville ? Des sor­ties pré­co­ces bâclées alors que la mère est en pleine phase de découverte/sidération devant son nou­veau-né ? Du suivi en post-partum ?

Dès 2017, le Ciane demandait la révi­sion des décrets de péri­na­tal­ité dans ses pré­con­i­sa­tions en matière de vio­lences obstétri­cales. Le manque d’effectifs accentue  le risque de vio­lences obstétri­cales et de vécu trau­ma­tique de l’accouchement. Des soignants en souf­france en rai­son de mau­vais­es con­di­tions de tra­vail ne peu­vent plus répon­dre cor­recte­ment aux besoins des femmes, des cou­ples et de leurs bébés. Les sages-femmes l’ont recon­nu, en lançant le hash­tag #Jesu­is­mal­trai­tante à l’automne 2020.

Alors même que le rap­port des 1000 pre­miers jours a appelé à une vig­i­lance toute par­ti­c­ulière dans cette péri­ode cru­ciale pour le bébé et ses par­ents, il est absurde de penser que cela peut se faire à moyens insuffisants.

Le Ciane sou­tient tou­jours les propo­si­tions des Col­lèges des sages-femmes et des gyné­co­logues-obstétriciens en matière de hausse des ratios dans les étab­lisse­ments. En PMI égale­ment, les sages-femmes devraient être plus nom­breuses. Le rap­port de la députée Michelle Pey­ron de 2019 esti­mait que les vis­ites à domi­cile mater­nelles par des sages-femmes de PMI ont bais­sé entre 1995 et 2016.