Maisons de naissance |
(Dimanche 24 à 13h30)
Enregistrement / transcription Président : Claude-Émile TOURNÉ, médecin, spécialiste en gynécologie-obstétrique, membre correspondant de l’Acadèmia de Ciències Mèdiques de Catalunya i Balears. Il dirige à l’Université de Perpignan le D.U. Naissance et Société. Intervenants :
Faisant suite au rapport sur la périnatalité élaboré par les professeurs Bréart, Puech et Rozé, le plan périnatalité 2005 – 2007 présenté par le ministre de la santé M. Douste-Blazy, vise notamment à « améliorer la sécurité et la qualité des soins, tout en développant une offre plus humaine et plus proche ». C’est dans ce cadre que le gouvernement entend expérimenter des « maisons de naissance » attenantes à des plateaux techniques, privés ou publics, qui permettront les accouchements dans un contexte moins médicalisé, tout en assurant la sécurité par la proximité du plateau technique.
Plusieurs projets sont donc en cours, à Paris, Nantes, Bordeaux http://www.sagefemme.org, Rennes… et pourraient voir le jour, pour certains, fin 2006.
Cette expérimentation est donc présentée comme une avancée et une réponse aux attentes formulées depuis plusieurs années par les sages-femmes et les usagers, à savoir, offrir aux femmes la possibilité d’avoir un accouchement physiologique.
Toutefois, certains craignent que ces « maisons de naissance » ne bénéficient pas d’une réelle autonomie puisque contrairement à ce qui est pratiqué dans de nombreux pays européens (Allemagne, Grande Bretagne, Suisse, et ce qui était souhaité par la majorité), le plan périnatalité prévoit qu’elles seront attenantes à des services obstétriques, voire au sein même desdits services. Une autre difficulté a été soulevée concernant la terminologie utilisée. Le label « maison de naissance » a en effet été déposé à l’INPI par le groupe de travail constitué de l’association Naissance et Libertés (Fédération nationale de parents), l’Association Nationale des Sages-femmes Libérales, L’Organisation Nationale des Syndicats de Sages-femmes, l’Union des Syndicats de Sages-Femmes, au terme duquel : « Une Maison de Naissance est un lieu d’accueil des femmes enceintes et de leur famille dans la mesure où la grossesse, l’accouchement et le post-partum restent dans le cadre de la physiologie. Les sages-femmes en assurent la responsabilité médicale, en toute autonomie et conformément à leur compétence légale. La Maison de Naissance doit être un service accessible à tous. Le suivi des femmes répond à la notion d’accompagnement global de la naissance, qui associe une femme et une sage-femme référente pendant le déroulement de la grossesse, l’accouchement et l’après naissance. Une Maison de Naissance est un établissement sans autre équipement médical que celui utilisé par les sages-femmes. C’est une structure autonome, située en dehors des établissements hospitaliers. Une Maison de Naissance travaille en réseau avec l’ensemble du système et des praticiens de santé. Une Maison de Naissance est un lieu convivial qui respecte la liberté et le besoin d’intimité des parents. »
La confusion de terminologie peut être trompeuse pour les usagers et contraire à leur droit à l’information et à la transparence. C’est pour cette raison que souhaitant par ailleurs que se développe une panoplie de possibilités (accouchement à domicile, maison de naissance, pôle physiologique, plateau technique…), ils exigent, pour éviter toute confusion ou toute manipulation, que la terminologie soit appliquée avec rigueur. Résumé de l’intervention de Michel NAIDITCH :L’expérimentation du fonctionnement de Maisons de naissance (MDN) constitue une des quatre priorités du plan périnatal 2005⁄2008. Un groupe technique (GT) pluri professionnel et dans lequel figurent des représentants des usagers issus du Ciane et de l’Unaf a été mis en place par la DHOS au début de l’année 2005. Il a pour objectif de mettre en place fin 2006 le cahier des charges fixant les modalités de cette expérimentation.
Le quatrième enjeu lié dépasse le secteur périnatal. Il est lié au problème plus large concernant la redéfinition et le partage des tâches, des compétences et des responsabilités entre médecins d’une part et profession paramédicale de l’autre afin de parvenir à un optimum dans la prise en charge des malades à la fois en terme de qualité et de coût. En recentrant les obstétriciens vers leurs champs de compétence spécifiques grâce à la bascule d’une partie de la gestion des grossesses physiologiques vers les sages femmes, on résout les problèmes de pénurie obstétricale tout en faisant très probablement des économies à qualité améliorée ou constante. |
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