Maternité, devenir parent et troubles psychiques |
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(Samedi 23 à 10h30)
Président : Alain ROUSSEAUX, professeur de naturopathie Intervenants :
Enregistrement et transcription Martine HERZOG-EVANS avait prévu d’intervenir sur le thème Maternité et maternage : causalités primales des déviances et désordres psychiques. Elle enseigne le droit pénal, le droit de l’exécution des peines et la criminologie. Dans le cadre de son enseignement de criminologie, elle consacre d’importants développements aux causes primales des déviances et de la délinquance et, parmi celles-ci, les conditions de la grossesse (par exemple, les effets du stress maternel), de la naissance (par exemple, la naissance traumatique, la césarienne, l’administration de produits ou l’utilisation de « gaz hilarant »), ainsi que les méthodes de puériculture le plus couramment en usage en Occident (le maternage distal, l’absence d’allaitement ou l’allaitement distal, les horaires fixes, le souhait irréaliste d’autonomie précoce, etc.). Elle a eu l’occasion de présenter ces développements dans le cadre du colloque organisé par l’Université de Rennes II, Institut de Criminologie et de Sciences Humaines, sur le thème « Femmes. Féminin. Criminalité », des 8 au 10 décembre 2005. Résumés des interventions de Juliette PLANCKAERT Maternité, devenir parent et troubles psychiques Devenir mère est une épreuve, comme de gravir une montagne, vécue bien différemment par chacune. Mais toujours une épreuve à propos de laquelle la plupart d’entre nous se montrent intarissables. Mais il est d’usage de ne parler que du vécu somatique et de ce qui a été ressenti de l’attitude de l’équipe. Aborder ce qui est de soi avec soi, son intime, soi avec le bébé, avec le papa est bien difficile à repérer et plus encore à formuler. Car il est difficile de ne pas se montrer ravie : le bébé et la maman sont en bonne santé, ça va. Bien sûr ça va, mais cette santé physique sont la partie visible de vécus souterrains qui se relient à tout ce qui concerne notre vie psychique et physique, bien avant notre conception. Après la naissance, la vie quotidienne va être submergée par les soins au bébé qui mobilisera l’attention de tous. Aussi, seules les mamans qui ont été ravagées par le raz-de-marée qu’est l’accouchement vont s’effondrer ou se fermer dès les premiers jours et alerter l’équipe de la maternité. D’autres mamans manifesteront que peu à peu leur désarroi qui peut devenir perte des repères. Ces événements qui changent la place dans le générationnel : devenir mère, en restant fille. Où va se retrouver la femme ? Avec ce sexe qui est a été sexe de mère, comment la femme et son compagnon vont-ils pouvoir retrouver ou oser trouver le sexe de femme ? Est-ce possible d’être femme, mère, professionnelle et amante sans s’y perdre ? Souvent pas… Influence à long terme des conditions de la naissance et de la vie in-utero Dans le champ du développement du bébé, de l’enfant et de ses troubles dans toutes ses dimensions psycho-affectives et phyiques, il est essentiel de ne pas cliver corps et psychisme. La vie psychique commence dès la vie intra-utérine, nous y sommes déjà et pour toute notre vie une unité psycho-somatique sensible au climat affectif environnant. Dans le bain maternel, bain affectif et physiologique dans lequel il baigne le bébé, encore fœtus, vit des expériences, les éprouve et commence à penser. C’est pourquoi les conditions dans lesquelles le bébé est porté, puis les circonstances de sa naissance influent sur sa manière d’appréhender la vie. Si le bébé n’a pas pu vivre en sécurité sa vie aquatique, il lui est plus difficile de profiter de l’accueil de ses parents après la naissance. Ce qui trouble la sécurité peut être affectif, traumatique ou iatrogène. Le bébé sera d’autant plus sensible aux conditions de sa naissance qu’il ne sera pas préparé à celle-ci. Ce que j’affirme ici a déjà été écrit, il y a 50 ans, par le pédiatre psychanalyste anglais D. Winnicott. Il s’était écrié déjà en 46 : « Un bébé n’existe pas ! ». Il y a un bébé et sa mère : car au début il s’agit d’une unité individu-environnement où le père a l’importante place d’abord de protéger, puis de permettre au bébé de se détacher pour s’individuer. |
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