belbernard Admin |
Re:Les doulas, oui ou non ? – 2006/07/08 19:05
Au-delà de la controverse annoncée dans le titre, je pense que ce débat va être très enrichissant car il permettra d’aborder des sujets de fond comme :+ Qu’est-ce que l’accompagnement de la naissance ? + Peut-on dissocier l’humain du médical ? (le vieil antagonisme corps/psychisme)L’enjeu de cette controverse est aussi un choix politique qui divise la corporation des sages-femmes. Tout le monde est d’accord sur le fait qu’elles sont en nombre insuffisant et que celles qui travaillent en institution le font dans des conditions qui les empêchent de faire un suivi global, et encore moins un véritable accompagnement. Mais il y a divergence sur la reconnaissance éventuelle d’autres accompagnant(e)s. Pour certaines, le fait de recourir à des doulas pour pallier cette insuffisance n’est rien d’autre qu’une manière de cautionner le système. Ça irait dans le même sens, politiquement, que démanteler la Sécurité sociale, supposée « déficitaire » et « inefficace », pour laisser les compagnies d’assurances privées offrir leurs services. Il faut reconnaître que le mouvement « doula » est né dans des pays d’Amérique où la profession de sage-femme avait quasiment disparu. D’autre part, le recours à des tiers est ce qui se passe dans les unités de soins où l’on n’a plus le temps de s’occuper de « l’humain », de sorte qu’on ne soigne que le corps, le psychisme étant « sous-traité » par des psychologues ou des psychiatres. Inutile, dans ces conditions, de remettre en question la manière dont les soins sont administrés… Pour d’autres sages-femmes, il faut être pragmatique et mettre au premier plan les demandes des futures mères. Si elles demandent des doulas il n’y a aucune raison de les empêcher.Après la légitimité, la légalité : un troisième groupe (que l’on entend surtout à l’ONSF) souligne les risques de dérive de la pratique doula (pratique illicite du métier de sage-femme) voire, pour les plus enflammées, d’infiltrations sectaires.Donc la profession n’est pas unanimement dressée contre les doulas, loin de là. Cet atelier pourrait être l’occasion de définir au mieux ce que constituerait, pour les parents, les sages-femmes et les accompagnantes, la place spécifique de la doula.Message édité par : belbernard, à : 2006/07/08 19:28 |