Résul­tats d’une enquête 
 
Résul­tats d’une enquête
(PMI Seine-Saint-Denis)
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En vue de l’élaboration du 3e Sché­ma Régio­nal d’Organisation Sani­taire, les acteurs (élus, popu­la­tion, déci­deurs, admi­nis­tra­tifs et pro­fes­sion­nels de san­té) du dépar­te­ment de Seine-Saint-Denis se sont mobi­li­sés. Ils ont rédi­gé des pro­po­si­tions d’actions des­ti­nées à l’ARH afin que les besoins du dépar­te­ment soient réel­le­ment pris en compte dans le cadre d’un pro­jet régio­nal, au regard des indi­ca­teurs socio­dé­mo­gra­phiques et de santé. 

Dans ce contexte, où de nom­breuses déci­sions vont enga­ger l’avenir du dépar­te­ment, le Col­lec­tif « Bien-naître en Seine-Saint-Denis » a sou­hai­té recueillir la parole des femmes ayant accou­ché dans le dépar­te­ment, pour éven­tuel­le­ment réajus­ter les pistes de tra­vail pro­po­sées par les pro­fes­sion­nels et pour argu­men­ter les mesures urgentes dont néces­site notre dépar­te­ment au sein de la région.
Un ques­tion­naire a été remis aux femmes ayant accou­ché dans 13 des 14 mater­ni­tés du dépar­te­ment, entre le 26 sep­tembre et 9 octobre 2005, lors de leur séjour en suites de couches. Dans la qua­tor­zième mater­ni­té, des pro­blèmes de per­son­nel n’ont pas per­mis la remise du ques­tion­naire. Celui-ci devait être rem­pli et ren­voyé au Conseil géné­ral, envi­ron un mois après l’accouchement. Le lieu d’accouchement n’a volon­tai­re­ment pas été recueilli. 

Principaux résultats

Au total, 200 femmes ont par­ti­ci­pé à l’étude, soit 21,5% des femmes accou­chées dans le dépar­te­ment pen­dant la période de l’étude. La moi­tié d’entre elles ont répon­du au ques­tion­naire entre le 1er et le 12e jour sui­vant l’accouchement.

A. Carac­té­ris­tiques des femmes

Par­mi les femmes ayant par­ti­ci­pé à cette étude, 46,0% sont pri­mi­pares, 12,2% ont au moins 38 ans et 59,8% sont nées en France métro­po­li­taine alors qu’en 2004, au niveau dépar­te­men­tal, ces taux étaient res­pec­ti­ve­ment de 41,0%, 9,8% et 41,6% (ana­lyse des Pre­miers Cer­ti­fi­cats de San­té Expé­ri­men­taux du dépar­te­ment de la Seine-Saint-Denis (CSE) de 2004). Aucune femme de l’étude n’est sans cou­ver­ture sociale alors qu’en 2004 elles étaient 3,6% (ana­lyse des CSE). Le taux de pré­pa­ra­tion à la nais­sance sui­vi par ces femmes est de 44% alors qu’il était de 17% au niveau dépar­te­men­tal en 2004 (ana­lyse des CSE 2004). 58% des femmes, ayant répon­du à l’étude, ont accou­ché dans une mater­ni­té pri­vée alors que ce taux était de 52% en 2004 (ana­lyse des CSE 2004).
72,4% des femmes ayant par­ti­ci­pé à l’étude habitent en Seine-Saint-Denis et 24,4% n’ont pas de parents proches ou d’amis pour les aider en cas de difficultés.

B. Sui­vi de la grossesse

Par­mi l’ensemble des femmes, 36% estiment avoir eu des dif­fi­cul­tés pour obte­nir cer­tains rendez-vous de sui­vi de gros­sesse ou pour trou­ver une mater­ni­té pour accou­cher ou pour avoir les rendez-vous d’échographies dans les dates fixées par le méde­cin. Les mes­sages de pré­ven­tion rela­tifs à l’alimentation, à l’alcool et au tabac n’ont pas été reçus ou com­pris par 34,2% des femmes. 

Glo­ba­le­ment, 94,2% des femmes sont satis­faites de leur sui­vi de grossesse.

C. Accou­che­ment

Les femmes ont accou­ché dans la mater­ni­té de leur 1er choix dans 81,4% des cas. Dans les autres cas, c’est sou­vent une indi­ca­tion médi­cale qui a modi­fié la volon­té ini­tiale, mon­trant l’efficacité du tra­vail en réseau et des trans­ferts in utero.

Pen­dant le tra­vail et l’accouchement, 78,6% des femmes estiment que leur dou­leur a été sou­la­gée, 51,8% estiment qu’elles ont choi­si leur posi­tion et 95% estiment qu’elles ont eu la pos­si­bi­li­té d’être accom­pa­gnées par la per­sonne de leur choix. 

Glo­ba­le­ment, 89,9% des femmes sont satis­faites du vécu de leur accouchement.

D. Séjour en suites de couches

La médiane de la durée de séjour est de 4 jours pour les accou­che­ments par voie basse et de 6 jours pour les césa­riennes. Les infor­ma­tions reçues sur l’alimentation du bébé sont jugées insuf­fi­santes pour 33,8% des femmes et l’accompagnement en cas d’allaitement mater­nel est jugé insuf­fi­sant dans 30% des cas. Le sen­ti­ment de déprime après l’accouchement est fré­quent (29,9%) et dans ce cas, 38,2% des femmes n’ont pas pu en par­ler avec un membre de l’équipe.

Glo­ba­le­ment, 18,7% des femmes ont esti­mé que l’équipe soi­gnante n’avait pas été suf­fi­sam­ment disponible.

E. Retour à domicile

A la sor­tie de la mater­ni­té, dans 45,2% des cas, les femmes n’ont reçu aucun conseil en vue de consul­ter un pro­fes­sion­nel en par­ti­cu­lier pour elle ou leur enfant. De même, la pos­si­bi­li­té d’être aidée par une aide ména­gère ou une tra­vailleuse fami­liale (auxi­liaire de vie sociale et/ou tech­ni­cienne d’intervention fami­liale et sociale) dans les semaines sui­vant la sor­tie de la mater­ni­té est très peu connue (21,7%).

Conclusion

Les carac­té­ris­tiques des femmes qui ont répon­du à l’étude (20% des femmes ayant accou­ché dans le dépar­te­ment pen­dant cette période) sont rela­ti­ve­ment dif­fé­rentes de celles de la popu­la­tion accou­chant dans le dépar­te­ment, ce qui oblige à une cer­taine prudence.

Les prin­ci­paux ensei­gne­ments qui en res­sortent sont les sui­vants : des dif­fi­cul­tés sont ren­con­trées à chaque étape, mais c’est lors de l’hospitalisation en suites de couches et de l’orientation lors de la sor­tie de mater­ni­té que les dif­fi­cul­tés semblent les plus importantes.

Au total, 4 prio­ri­tés sont iden­ti­fiées à par­tir de cette étude :

  • Ren­for­cer les cir­cuits de soins pour assu­rer le sui­vi médi­cal dans les délais recommandés, 
  • Ren­for­cer les temps et les outils d’information des femmes pen­dant la gros­sesse et les suites de couches, 
  • Ren­for­cer les moyens humains dans la période des suites de couches, 
  • Orga­ni­ser de façon concer­tée l’orientation et l’accompagnement des femmes lors de la sor­tie de la maternité.


 


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