Contraception et grossesse |
(Samedi 23 à 14h00)
Présidente : Cécile LOUP, chargée de recherche à l’Observatoire astronomique de Strasbourg (CNRS) Intervenants :
Enregistrement et transcription Résumé de Martin WINCKLERLa contraception avant, pendant (si, si !) et après une grossesse Les méthodes contraceptives ne sont pas destinées à empêcher les femmes d’être enceintes (comme le terme stupide et franco-français de « stérilet » peut le laisser entendre), elles sont destinées à affranchir la sexualité de sa finalité biologique : la reproduction. La contraception idéale, si elle existait, permettrait à chaque femme d’être enceinte quand elle désire, le décide et l’assume. Et seulement à ce(s) moment(s)-là. En France, un présupposé idéologique très puissant (souvent relayé par les psychanalystes) pose comme un dogme que le désir de grossesse de la femme est plus fort que la biologie. Selon ce dogme, il n’est pas possible d’empêcher les femmes d’être enceintes, même quand elles disent ne pas le vouloir, car leur désir (inconscient) est trop fort. Plus fort, même, que les méthodes contraceptives les plus efficaces. Les femmes qui viennent d’accoucher, dans leur immense majorité, ne sont pas d’accord avec ce dogme. Non seulement elles n’ont pas grand doute sur leur fécondité (et pour cause), mais elles ne tiennent pas du tout à être enceintes juste après avoir mis un enfant au monde. Pourtant, chaque année, des milliers de femmes sont de nouveau enceintes dans les mois qui suivent leur accouchement. Et bon nombre d’entre elles interrompent cette nouvelle grossesse et déclarent qu’elles se seraient bien passé de cette épreuve. Au risque de paraître présomptueux en m’opposant à un dogme psychanalytique, je postule, pour ma part, que si les femmes qui viennent d’accoucher disposaient de la contraception adéquate, la fréquence des grossesses – et des IVG – dans les mois qui suivent un accouchement diminuerait fortement. Et que le « désir inconscient » trouverait alors sa juste (et modeste) place dans la survenue de ces grossesses non désirées. Cet atelier aurait donc pour objectif : 1° de rappeler brièvement à la lueur des connaissances scientifiques disponibles quelles sont les méthodes contraceptives les plus efficaces et les éléments qui permettent à chaque femme de choisir la sienne (contraception « avant ») 2° de préciser lesquelles de ces méthodes sont utilisables par les femmes qui viennent d’accoucher, qu’elles allaitent ou non, et leurs limites ; (contraception « après », 1) 3° de montrer qu’après (ou en l’absence de) l’allaitement, les méthodes « à manipulation » (préservatifs, spermicides, diaphragmes, méthode naturelle et pilules combinées) ne sont pas, et de loin, les meilleures pour la plupart des femmes qui viennent d’accoucher, que les pilules combinées sont probablement la plus mauvaise, que les méthodes « sans manipulation » (les deux types de DIU et l’implant) sont beaucoup mieux adaptées et que ce sont ces dernières qui permettent de contrôler les naissances de la manière la plus sûre et la plus satisfaisante aux yeux des femmes elles-mêmes (contraception « après », 2) 4° de suggérer que le meilleur moment pour aider une femme à choisir sa contraception du post-partum ne se situe pas le jour de la sortie de la maternité — lorsque l’enfant est dans le couffin, la valise sur le lit et le mari dans la voiture tournant au ralenti — mais au 7e ou au 8e mois de la grossesse (contraception « pendant ») 5° avec les personnes présentes, de préparer la rédaction d’un guide pratique du conseil et du choix contraceptif à l’intention des femmes proposé (voire, éventuellement, opposé) aux gynécologues, aux généralistes, aux étudiants en médecine, aux sages-femmes, et diffusé dans l’ensemble des maternités françaises. Dr Marc Zaffran/Martin Winckler. Centre de planification, CH du Mans (72) Quelques références
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