Accom­pa­gne­ment glo­bal avec accou­che­ment à domi­cile en France de 1997 à 2001 
 
Mathilde MUNIER
Mémoire de fin d’études pour le diplôme d’état de sage-femme
Ecole de sages-femmes, UFR de méde­cine Cochin Port-Royal, Uni­ver­si­té Paris V
Cli­nique uni­ver­si­taire Bau­de­locque, 123 bou­le­vard de Port Royal, 75 014 PARIS
Direc­trice de mémoire : Jac­que­line LAVILLONNIÈRE, sage-femme libé­rale
(Texte inté­gral en PDF)
His­to­ri­que­ment et dans toutes les cultures, les femmes ont accou­ché à domi­cile, assis­tées par des sages-femmes. Au milieu du ving­tième siècle, le lieu de la nais­sance s’est dépla­cé de la mai­son vers l’hôpital. Pour­tant aujourd’hui, quelques femmes sou­haitent encore don­ner la vie à la mai­son. Cette pra­tique s’intègre dans un accom­pa­gne­ment glo­bal de la mater­ni­té pro­po­sé par cer­taines sages-femmes libé­rales, qui n’est pos­sible qu’à la condi­tion d’effectuer une sélec­tion rigou­reuse des femmes sur des cri­tères médico-psycho-sociaux tout au long de la gros­sesse et de l’accouchement. Pour garan­tir une sécu­ri­té opti­male, l’association natio­nale des sages-femmes libé­rales a donc défi­ni une charte de l’accouchement à domicile.

Nous avons vou­lu éva­luer les résul­tats mater­nels et péri­na­tals pour les accou­che­ments réa­li­sés dans le cadre de cette charte, grâce à une étude des­crip­tive pros­pec­tive incluant 1113 femmes ayant pla­ni­fié un accou­che­ment à domi­cile entre 1997 et 2001. Nous avons éga­le­ment recueilli les moti­va­tions et le vécu des femmes ayant choi­si de faire naître leur enfant à la mai­son à l’aide d’un ques­tion­naire envoyé à celles-ci. Nous avons mis en évi­dence, pour cette popu­la­tion à bas risque, de faibles taux d’interventions pen­dant l’accouchement (6,7% d’épisiotomies, 1,7 % d’extractions ins­tru­men­tales, 1,9% de césa­riennes), d’interventions pour les nouveaux-nés (2,1% de réani­ma­tion à la nais­sance, 1,6% de trans­ferts vers un ser­vice pédia­trique) un taux faible de mor­ta­li­té péri­na­tale (0,9 ‰). 10% des femmes ont dû être trans­fé­rées en cours de tra­vail et 0,6% après l’accouchement. Aucune mort mater­nelle n’a été retrouvée.

Une étude com­pa­ra­tive entre accou­che­ments à domi­cile et accou­che­ments à l’hôpital serait néces­saire pour vrai­ment conclure sur la sécu­ri­té de l’accouchement à domi­cile. Notre tra­vail met, en tout cas, en lumière la néces­si­té d’une réflexion sur ce choix de nais­sance. D’après les témoi­gnages recueillis, l’ac­com­pa­gne­ment glo­bal offre un sui­vi opti­mal de la mater­ni­té car per­son­na­li­sé, assu­rant un réel sou­tien et une écoute atten­tive du couple, pla­çant les parents et leur enfant au centre du sys­tème de soins et per­met­tant le res­pect de l’intimité et de l’unité fami­liale. Le sui­vi pro­po­sé à l’hôpital pour­rait s’inspirer de ces réflexions pour satis­faire au mieux les femmes dans la période de la maternité.

 


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