HISTOIRE D’UNE GROSSESSE |
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Pasteur CHITTY « Avec cette côte, le Seigneur fit une femme et la conduisit à l’homme. En la voyant, celui-ci s’écria : voici un autre moi-même, qui tient de moi par toutes les fibres de son corps. On la nommera compagne de l’homme. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour s’unir fortement à sa femme, et ils deviendront tous deux un seul être. » Genèse 2 : 22 à 24 Lorsque Jésus répond aux questions relatives au couple, il ne fait pas référence aux coutumes de son temps. Il retourne au début de l’histoire de l’humanité, au moment où Dieu a instauré le couple. Que découvrons-nous au commencement ? Toutes les actions de Dieu sont suscitées par l’amour. Voici ce que Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’être humain soit seul. » Genèse 2 :18. A la fin du 6e jour, après la diversification des sexes, la bible peut dire : « Voici, tout était très bon. » Genèse 1 : 31. L’histoire d’amour entre Dieu, la femme et l’homme commence là. Dieu donne la Vie à l’être humain. Dieu donne l’Amour à l’être humain. « L’homme connut Eve, sa femme. Elle devint enceinte et enfanta Cain. » Genèse 4 : 1. L’expression sexuelle fait partie des dispositions prises par Dieu pour sceller l’union d’un homme et d’une femme. La sexualité fait partie de ce que le Créateur considère comme « très bon. » Genèse 1 : 31. Ce « plaisir » que Dieu a réservé tant à la femme qu’à l’homme dans l’échange sexuel, a pour finalité : la naissance d’un être unique au monde. C’est pourquoi la naissance d’un enfant est avant tout une histoire d’Amour et non une question d’administration et de technologie. La grossesse est avant tout l’histoire d’une mère, d’un père, d’un enfant et non celle d’un spécialiste seulement. Le prototype de la relation Dieu/Couple, un modèle de la relation Parents/Equipe médicale « L’homme connut Eve sa femme. Elle devint enceinte, enfanta Caïn et dit : j’ai procréé un homme avec ‘le soutien’ du Seigneur. » Genèse 4:1. Le verbe Connaître sert, dans la bible, à exprimer à la fois le rapport de l’être humain avec Dieu et l’union entre les époux. Ainsi à la fois le prototype de la relation Dieu/Couple est du type Adulte/Adulte et non celui qui existe entre parents et enfants jusqu’à l’adolescence. Dieu n’enlève pas au couple ses devoirs, ses responsabilités, mais il vit avec lui et pour lui. Ce type de comportement divin est sans doute un modèle ingénieux et certainement plus juste de la relation parents/équipe médicale. Les parents se prennent en charge, « assument », tandis que l’équipe médicale les conduit à accueillir le fruit de leur amour, « l’enfant », et cela dans un dialogue actif. Le rôle de l’équipe médicale est du type pédagogue. A travers des rencontres les points suivants sont expliqués et discutés :
Ainsi la grossesse ne sera pas vécue comme une maladie avec une échéance difficile à passer, mais comme l’état le plus privilégié et le plus sain dans la vie d’une femme. La naissance sera alors préparée pour être vécue le plus naturellement possible dans les meilleures conditions. Dieu ne veut pas les souffrances de l’enfantement, il constate Dieu dit à la femme : « J’augmenterai les souffrances de ta grossesse, tu enfanteras avec douleur… » Genèse 3 : 16. Dieu n’est pas à l’origine du mal, par conséquent de la souffrance. (Si le texte dit : « Je », il faut plutôt l’attribuer à la volonté de son auteur de tout remettre entre les mains de Dieu. Il n’y a pas de « principe du mal » face au principe du bien, une sorte de Dieu du mal égale en force avec l’Éternel. C’est sans doute pour éviter ce risque que le texte attribue ici à Dieu lui-même les conséquences funeste du péché qu’il n’avait pas voulu. Manière d’éviter le polythéisme ou le dualisme, toujours menaçant pour le peuple hébreux et toujours présent dans toutes les mythologies.) Dieu avertit simplement que, par suite du péché, la condition humaine sera dure. Dieu n’a pas maudit la femme. Il sait cependant quelles seront les conséquences de la rupture relationnelle entre l’humain et le divin : la souffrance fait partie désormais de la vie de l’homme. Dans la bible, Dieu est le créateur et l’initiateur de toutes les lois, physiques, sanitaires et morales. II ne voulait pas que l’homme les transgresse. II constate seulement par avance et annonce que la transgression des lois qu’il a lui même établies, qui sont justes et bonnes, entraînera des conséquences malheureuses. On peut donc dire que dans ce texte, Dieu ne maudit pas la femme et l’enfantement mais il voit par avance et annonce à la femme que désormais la perpétuation de l’espèce et l’enfantement ne se feront pas sans peine, comme tant d’autres étapes dans la vie. Cela ne veut pas dire que Dieu souhaite ou donne ces peines. Aussi est-il inacceptable de prétendre que la religion chrétienne véritable s’oppose aux méthodes dites « naturelles » sous prétexte que la Bible annonce que l’accouchement sera douloureux ! A ce compte là, comment justifier les miracles du Christ, ses guérisons, le soin qu’il prenait à soulager tous les maux, physiques et moraux de tous ceux qu’il côtoyait ? Bien au contraire, Dieu incite à lutter contre la souffrance au lieu de la subir, à faire reculer la douleur au lieu de s’y résigner. Sachant bien cependant que malgré tous nos efforts que Dieu attend et encourage, la peine demeure, tant que Dieu lui-même, n’aura pas créé « Une nouvelle terre » Pierre 3 : 15. |