LA NAISSANCE EN MÉDECINE CHINOISE TRADITIONNELLE |
|
Roland SOLERE
a — Mots clés : Médecine chinoise traditionnelle — relation spatio temporelle — mutation — huit méridiens extraordinaires b — Résumé : À la connaissance intuitive qu’ont les parents de cette mutation qu’est la naissance, la médecine chinoise apporte les connaissances traditionnelles des énergies et la maîtrise de celles-ci en ce domaine. La médecine traditionnelle chinoise considère que la matière se concrétise sur un support énergétique et que l’énergie s’organise et se structure de façon différente à chaque mutation sur des méridiens précis. Ce potentiel de vie doit être en harmonie en phase mutatoire, il conditionne la conception des créations et leur dimension métaphysique. L’acupuncteur doit se responsabiliser autant que les parents devant la création. Il doit s’investir en participant à la gestion de la continuité de ce principe de vie. La naissance est le résultat d’une quintessence énergétique des parents avant d’être la naissance de l’enfant. Les parents sont désintéressés de la « maturescence » de cette conception. Cette possibilité qu’a l’acupuncture de dynamiser la puissance de l’être dans l’évolution de son espace et de son temps, fait de l’acupuncteur traditionnel un médiateur. En acupuncture, les merveilleux vaisseaux sont les « huit méridiens extraordinaires » qui gèrent l’énergie spatio-temporelle en phase mutatoire. De leur plénitude ou de leur vide dépend la qualité de l’énergie transmise, sorte de bagage héréditaire. Offrir aux parents les connaissances de la médecine moderne pour réussir la naissance, c’est permettre à l’enfant d’arriver au monde sans danger. Prendre en compte, lorsque cela est nécessaire, le système énergétique des parents comme le préconise la médecine traditionnelle, c’est leur permettre de sublimer l’image parentale au niveau énergétique de l’enfant. L’acupuncture est donc une façon traditionnelle de sublimer les mutations. L’enfant ne bénéficie pas de punctures avant l’âge de sept ans (sa première mutation). Il doit pour cela recevoir sa structure parentale, véritable connaissance. Pour potentialiser cet acquis, c’est encore jusqu’à sept ans qu’il dormira avec ses grands parents. A l’âge de la septième mutation l’andropause (7×7) survient et une autre conception apparaît, celle de l’énergie au détriment de la matière (ostéoporose). L’enfant au contact des « sages » bénéficie ainsi de la richesse subtile qu’ont tous les êtres réalisés, et c’est ainsi qu’il se prépare à la vie. La co-responsabilité autour de la naissance n’est en rien limitée. c — Corps du sujet (texte et schémas) L’évolution médicale et l’évolution culturelle ont rapproché parents et équipe médicale autour du concept de la naissance. À la prise en charge médicale dans le suivi de cet événement s’est associée la prise en compte des éléments majeurs de cette réussite. Au vouloir et au pouvoir de conception des parents, et à la connaissance intuitive de cette mutation, l’équipe médicale associera les connaissances scientifiques, la maîtrise en ce domaine et parfois même, des connaissances traditionnelles. Dans les principes de la médecine traditionnelle chinoise, il est signifié que le potentiel énergétique influe sur les différents modes de création. La création est une résultante spatio-temporelle. Avant d’expliquer cette valeur spatio-temporelle nous la définirons par des exemples. La vitesse de 200 km/h est une résultante spatio-temporelle : l’espace de 200 km est en relation avec le temps écoulé pour les réaliser c’est à dire 1 heure. Dans une relation spatio-temporelle la valeur de l’espace ou du temps peut moduler et dans cet exemple faire moduler l’espace sans changer le temps peut donner 900 km/h. Nous conviendrons que ces valeurs spatio-temporelles ne sont réalisables qu’à la seule condition de préciser que dans le premier exemple nous étions en voiture et dans le deuxième exemple nous étions en avion. Nous démontrons ainsi la notion de support des valeurs spatio-temporelles. Nous démontrons que dans un temps donné (1 heure), l’espace peut évoluer (200 km… 900 km). Nous pourrions même dire que pendant un temps donné certains feront du « sur-place » et d’autres « évolueront »… Cette notion d’état est en fait la possibilité d’être. Il semblerait que l’individu, peu conscient de sa capacité d’être, n’exploite que d’un tiers ses possibilités cérébrales le conduisant au devenir des choses (mutations). Le temps est donné (notion conventionnelle 1 heure égale 60 minutes et pas 61) mais l’espace est pris (pendant une heure il est possible de tout faire ou de rien faire). L’individu pourra donc maîtriser son temps en donnant de la qualité à son espace. Nous donnons quelques schémas ou la notion de cycle éclaire ces données. A cet espace quantitatif s’ajoute une valeur. C’est sur cette « valeur » des choses que la philosophie chinoise nous interpelle. Cette valeur est la notion qualitative variable (énergétique), elle est la co-existence de la valeur quantitative (physique). Dans cette relation une organisation s’impose. Le système d’organisation de la matière sera sous la dépendance du système hormonal et restera en inter-relation avec tous les systèmes endocriniens. Le système d’organisation énergétique sera sous la dépendance des méridiens curieux (merveilleux vaisseaux) et restera en inter-relation avec tous les autres méridiens. L’ensemble de ces systèmes seront en relation dans une dynamique plus ou moins favorable, et cette harmonie plus ou moins compromise. Ce potentiel de vie doit être en harmonie en phase mutatoire. En acupuncture, les merveilleux vaisseaux sont les huit méridiens qui gèrent l’énergie spatio-temporelle en phase mutatoire. De leur plénitude, de leur vide ou de leur blocage (notion de vibrations focalisées ailleurs), dépendent la qualité des mutations conceptuelles. La vie est une succession de mutations, la conception de l’enfant est une mutation parentale, la naissance de l’enfant est une mutation du milieu interne au milieu externe (du ventre de SA mère au monde « des autres »). Pour que ce monde devienne le sien il y aura de nombreuses mutations, il mutera lorsque croyant au Père Noël, il décidera de ne plus y croire, il mutera lorsque enfant, il deviendra adolescent, lorsque d’adolescent il passera â l’âge adulte, lorsque d’assisté il deviendra responsable… et il n’arrêtera pas de muter… (andropause, ménopause sont souvent mal vécues parce quelles coïncident avec une période mutatoire)… évoluant ainsi jusqu’à la sagesse où, ayant envie de re-naître, il n’aura pas peur de mourir ! Pour réussir une mutation il faut respecter la valeur spatio-temporelle. Il faut donner la durée au temps et la dimension à l’espace afin d’arriver à une [?] maximale induisant le changement. Ainsi chaque mutation est une re-naissance, un re-tour, un recommencement. Le passage d’une classe à l’autre dans la période de scolarité est une succession de mutations conduisant à l’évolution culturelle. Réaliser que l’on a atteint un niveau de connaissance maximum est une caution pour le stade suivant. Ainsi passe-t’on de la sixième à la cinquième, du lycée à la fac, de la théorie à la pratique, de la connaissance à l’action… Cette évolution par phases mutatoires est le devenir de la vie, l’évolution sans phases mutatoires n’est que la vie. Pourquoi ne pas faire commencer la dimension de la vie ou moment même de l’idée de la conception ? Pourquoi ne pas concevoir avant de faire ? Pourquoi ne pas préparer cette mutation ? Pourquoi ne pas se responsabiliser autour de la naissance ? La naissance de la vie est le résultat d’une quintessence énergétique des parents avant d’être la naissance de l’enfant. La conception parentale peut donner cette dimension lors de la naissance. La naissance se fera avec ou sans ce « bagage ». Conscients de cet apport, et connaissant les troubles liés à la dysfonction des méridiens responsables de cette dimension vibratoire, certains acupuncteurs seront à même d’améliorer cette structure. L’acupuncture en tant que philosophie pourrait permettre de dynamiser la puissance de l’Etre dans son évolution spatiale, mais l’acupuncture en tant que médecine dynamisera la puissance de l’Etre dans l’évolution de son espace et de son temps. Lorsque cette médecine est nécessaire, il s’agit toujours d’hypofertilités non expliquées de façon organique. L’infécondité et la stérilité ne relevant pas d’acupuncture mais de médecine organique. L’acupuncture est donc une façon traditionnelle de sublimer les mutations et de ce fait peut intervenir en phase mutatoire au bénéfice des parents et de leur futur enfant. La médecine traditionnelle chinoise précise que jusqu’à sa première mutation (âge de sept ans), l’enfant ne possède pas la structure de méridiens curieux. II prend ses références spatio-temporelles sur le mode acquis de ses parents. Sa propre structure se référencera ensuite sur son environnement et non plus sur son milieu. Il doit pour cela recevoir sa structure parentale, véritable con-naissance. Dans la Chine antique (et de nos jours seulement quelques ethnies) il était de tradition de potentialiser cet acquis, en dormant avec ses grands parents. Il convient de dire qu’à l’âge de la septième mutation (andropause ou de ménopause) une autre conception apparaît, celle de l’énergie au détriment de la matière (ostéoporose). Ainsi l’enfant au contact des « sages » se préparait à la vie au contact des êtres réalisés. La co-responsabilité autour de la naissance n’est en rien limitée. |