Le CIANE pub­lie un dossier con­sacré au déclenche­ment à par­tir de son enquête per­ma­nente sur l’accouchement[1].

Le déclenche­ment a été envis­agé chez un nom­bre impor­tant de femmes : 40,5% des prim­i­pares, 36,3% des mul­ti­pares. En défini­tive, il a été pra­tiqué chez 27,1% des prim­i­pares et 20,7% des mul­ti­pares. Les prin­ci­pales raisons invo­quées sont le dépasse­ment de terme (33% en 2013–2014) et d’autres raisons médi­cales (63% en 2013–2014): l’organisation des ser­vices et la con­ve­nance per­son­nelle n’apparaissent que de manière marginale.

La pro­por­tion de césari­enne en cours de tra­vail est net­te­ment aug­men­tée pour les accouche­ments déclenchés (22,8% entre 2008 et 2014/ 9,5% pour les accouche­ments spontanés).

Le vécu des femmes, tant sur le plan physique que sur le plan psy­chologique est détéri­oré de manière sen­si­ble pour les accouche­ments déclenchés: de 30 à 31% des femmes dis­ent avoir très mal ou mal vécu leur accouche­ment dans le cas d’un déclenche­ment, alors qu’elles ne sont que 18 à 19% pour les accouche­ments spontanés.

Mais le point le plus remar­quable de cette étude est qu’elle per­met de met­tre en rela­tion le vécu de l’accouchement déclenché avec le respect (ou non) des oblig­a­tions d’information et de con­sen­te­ment. En effet, les femmes qui ont reçu une infor­ma­tion sur le déclenche­ment ont vécu leur accouche­ment déclenché de manière très sim­i­laire aux femmes dont l’accouchement a été spon­tané: 22% l’ont mal ou très mal vécu con­tre 19% pour les accouche­ments spon­tanés. A l’opposé, celles qui n’ont pas été infor­mées sont 44% à l’avoir mal ou très mal vécu. Les résul­tats sont sim­i­laires sur la ques­tion du con­sen­te­ment.

Sur ce point, force est de con­stater que, mal­gré quelques pro­grès ces dernières années, on est encore loin du compte: seules 58% des femmes dont l’accouchement a été déclenché entre 2008 et 2014 dis­ent avoir reçu une infor­ma­tion préal­able et s’être vu deman­der leur con­sen­te­ment. 15% n’ont pu béné­fici­er ni d’information, ni d’une demande de con­sen­te­ment, 14% ont seule­ment reçu de l’information et 14% ont seule­ment pu don­ner leur consentement.

L’information préal­able, la demande de con­sen­te­ment et le respect des souhaits exprimés demeurent des pri­or­ités pour les années à venir: non seule­ment parce que c’est la loi (ce qui devrait être suff­isant), mais parce que cela a un fort impact sur le vécu des femmes!

[1] 2 18648 répons­es ont été analysées qui con­cer­nent des accouche­ments ayant eu lieu en milieu hos­pi­tal­ier entre le 1er jan­vi­er 2008 et le 31 décem­bre 2014 et pour lesquels une voie basse a été ten­tée (pas de césari­enne programmée).