Un travail de fond doit s’engager pour lutter contre les violences obstétricales et gynécologiques
Le rapport du Haut Conseil à l’Egalité sur les actes sexistes dans le suivi gynécologique et obstétrical rendu public ce vendredi 29 juin marque un tournant. A cette occasion, la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa a annoncé la mise en place d’un groupe de travail pluridisciplinaire incluant des représentants d’usagers. La parole des femmes est entendue, la maltraitance dans les soins rendue visible. Le Ciane salue un rapport courageux, qui rejoint ses préconisations émises dès octobre 2017, et demande la réunion rapide du groupe de travail.
1. Des recommandations convergentes
Le Ciane est heureux de constater que les 26 recommandations du HCE recoupent largement ses propositions. Le rapport du HCE, tout comme ceux de la CNCDH et du Ciane appellent les pouvoirs publics à agir d’urgence pour comprendre, prévenir et condamner la maltraitance subie par les femmes dans leur parcours gynécologique et obstétrical. Le rapport attendu de l’Académie de médecine apportera un point de vue complémentaire. Les analyses sont différentes mais se rejoignent pour proposer un ensemble de mesures nécessaires pour lutter contre un phénomène complexe.
2. Un groupe de travail pluridisciplinaire pour avancer
La secrétaire d’Etat Marlène Schiappa a promis la mise en place d’un groupe de travail pluridisciplinaire, porté aussi par le ministère de la Santé. Nous nous réjouissons de cette annonce : depuis octobre 2017, le Ciane a rencontré les représentants des professionnels impliqués dans le suivi obstétrical des femmes pour les convaincre de dialoguer ensemble. Nous attendons la mise en place rapide du groupe de travail annoncé. Il doit inclure des représentant(e)s d’usager(e)s, de toutes les organisations professionnelles concernées, et tous les partenaires institutionnels utiles (HAS, Ordres, Uncam, etc.).
3. Une urgence : prendre en compte les plaintes
Au delà de la mise en place d’un groupe de travail, le Ciane attire l’attention sur l’urgence de prendre en considération les plaintes des femmes. Des outils existent, mais comme nous le constatons dans les nombreux recours que nous accompagnons, ils ne sont pas efficaces. Par exemple, il n’est pas admissible qu’un recours contre un soignant du secteur public dépende de l’accord préalable d’un conseil de l’Ordre. Le Ciane encourage les femmes à faire systématiquement connaître leur situation auprès des Agences régionales de santé, des réseaux de santé en périnatalité et du Défenseur des droits.
Changeons de metier
[…] [1] : Actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical : reconnaître et mettre fin à des violences longtemps ignorées – Communiqué de Presse du HCE 29/06/18 [2] : enregistrement vidéo de la conférence de remise du rapport le 29/06/18 – Page Facebook du HCE [3] : Le HCE reconnaît la parole des femmes – Communiqué de presse du Ciane 02/07/18 […]