On nous apprend que vous avez choisi de main­tenir Mon­sieur Émile Daraï comme ora­teur sur Paris San­té Femmes, mal­gré les plaintes de patientes ayant remis en cause ses pra­tiques tout comme celles de cer­tains de ses col­lègues. Vous invo­queriez la pré­somp­tion d’in­no­cence. Comme vous, nous préférons laiss­er la jus­tice faire son tra­vail et ne pas pré­sumer de ses conclusions.

En revanche, nous avons lu celles de la com­mis­sion d’en­quête de l’AP-HP et de Sor­bonne Uni­ver­sité, com­mis­sion à laque­lle a par­ticipé Alexan­dra Benac­chi, vice-prési­dente du CNGOF. Le rap­port con­clut notam­ment, suite à 41 audi­tions indi­vidu­elles ou col­lec­tives, que “la com­mis­sion estime que l’oblig­a­tion d’in­for­ma­tion de ces patientes, le soulage­ment de leur douleur, le respect de leurs volon­tés n’ont pas été respectées”.

Nous avons ten­dance à penser que les con­grès pro­fes­sion­nels doivent met­tre en avant des soignants experts dans leur spé­cial­ité, certes, mais qui soient aus­si par­faite­ment respectueux dans les rela­tions qu’ils entre­ti­en­nent avec leurs patient(e)s. Aus­si, vu de l’ex­térieur, votre choix d’un ora­teur dont les pra­tiques ont été désavouées par une com­mis­sion où siégeait une des dirigeant(e)s du CNGOF, est un para­doxe pour le moins diffi­cile à appréhen­der. Ce choix inter­roge la cohérence de votre pro­gramme et donne le sen­ti­ment que vous don­nez le pri­mat à la légitim­ité tech­nique sur la légitim­ité rela­tion­nelle. Alors même que pour le grand pub­lic, l’une ne peut aller sans l’autre.

Il sem­blerait que vous n’ayez pas tenu compte du con­texte dans lequel s’in­scrit votre con­grès et le mes­sage que votre choix pou­vait trans­met­tre à vos pairs et à celles et ceux qui vous écoutent. Nous ne com­prenons pas com­ment, aujour­d’hui, cela est encore possible.

Nous ne pou­vons donc pas cau­tion­ner le choix de main­tenir M. Daraï comme ora­teur lors de votre congrès.

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