Communiqué du CIANE :
C’est avec surprise et consternation que le CIANE (https://ciane.info), Collectif Interassociatif Autour de la NaissancE regroupant plus de 130 associations d’usagers en périnatalité, a pris connaissance d’un amendement dans le projet de loi réformant la protection de l’enfance. Cet amendement interprète l’idée de l’entretien du 4e mois au cours de la grossesse d’une façon inattendue en le rebaptisant :
“Entretien systématique psychosocial”
Cette formulation ne correspond absolument pas à l’esprit dans lequel il avait été proposé dans le cadre du plan périnatalité. De plus, elle est en contradiction avec la tendance à la responsabilisation des acteurs de santé, à commencer par les patients, et, de par sa systématisation, en contradiction avec la loi du 04 mars 2002 qui instaure le consentement à tout acte médical.
Cet entretien, prévu pour durer environ une heure avec une sage-femme ou un médecin de la maternité, avait trois buts principaux :
1) Etablir le dialogue entre les parents et l’équipe soignante, poser des questions, donner des informations.
2) Commencer à établir le projet de naissance dans un esprit de concertation et de responsabilisation.
3) Permettre à des personnes se sentant en état de fragilité, que ce soit par leurs conditions de travail ou les circonstances psycho-sociales, de s’exprimer. Eventuellement de leur proposer une aide adaptée via le réseau de périnatalité local ou les PMI.
Il n’a jamais été question de rendre cet entretien obligatoire aux femmes enceintes.
Il n’a jamais été question non plus de transformer cet entretien destiné au dialogue en un test de dépistage dit psychosocial — traduisez: suspicion a priori de maltraitance potentielle — ne reposant sur aucune donnée objective.
Le CIANE s’associe donc a l’API (Association des psychiatres de secteur infantojuvénile), la WAIMH, l’ARIP, le SIUEERPP, l’ANAPSY, le SNMPMI, l’USP, le CNSF, le CASSF (Collectif associatif et syndical des sages-femmes) et InterCoPsychos, pour dénoncer ce détournement manifeste de sens et de fonction de l’entretien du 4e mois.
• Relayé sur Questions de santé
• Séance du 12 février au Sénat : lire le compte-rendu
• CIRCULAIRE DHOS/DGS/O2/6 C No 2005-300 du 4 juillet 2005
• Ecouter les futures mères(Vincent Olivier)
Ben alors là yé m’echcouge, mais chu d’accord sur le principe. Parce que vivre un babyblues dans la solitude la plus totale, c’est pas glop du tout. Bon, ceci dit, au 4ème mois de grossesse, je suis pas sûre qu’on détecte quoi que ce soit. Parce que les pbs, c’est quand le gosse est là qu’ils se présentent, pas avant. Avant, ya même des femmes qui en arrivent à nier le fait qu’elles sont enceintes, et qui en arrivent à foutre leur bébé dans une poubelle quand il nait.
Alors chu désolée, les atteintes à la liberté, ouai, d’accord peut-être, en attendant si ça peut éviter de la maltraitance d’enfants après, ben chu plutôt pour. Fo arrêter la connerie aussi. Toutes les mères ne sont pas de saintes femmes qu’il faut encenser parce qu’elles vont avoir ou ont un bébé. ça suffit aussi avec ça.
Est-ce qu’il y a une pétition ou quelquechose du genre pour montrer notre désaccord ?
Freefounette, tu dis toi-même que nombre de problèmes arrivent une fois que l’enfant est né. Alors comment une visite psychosociale obligatoire au 4e mois de grossesse pourrait-elle dépister quoi que ce soit ? Tu parles également du déni de grossesse. Il me semble qu’une femme niant sa grossesse n’ira pas à la consultation obligatoire, puisque justement elle n’a pas conscience d’être enceinte, et donc ne rentre pas dans le schéma “déclaration de grossesse/visite prénatale/préparation à l’accouchement”. Donc pour les deux cas que tu cites et qui, selon toi, devraient faire l’objet d’un suivi parce que ces mères seraient inaptes à assumer leurs maternité, ces deux cas de maltraitance potentielle ne pourraient pas être dépistés au 4e mois de grossesse.
A l’origine, cette visite du 4e mois devait être généralisée pour permettre aux couples de réflêchir à leur projet de naissance, d’en faire part à l’équipe médicale, de s’approprier de manière responsable ce moment si important de l’accouchement et de la naissance. Au lieu de cela, cette visite va devenir un test obligatoire de dépistage des troubles psychologiques et des difficultés sociales des couples. Du projet de naissance responsabilisant les parents, on passe à une suspicion généralisée et infantilisante. L’information qui devait être délivrée aux futurs parents lors de cet entretien est transformée, grâce à un tour de passe-passe législatif, en un questionnaire visant à déterminer si le couple maltraitera son enfant, et ce alors que le couple était là pour discuter avec l’équipe médicale de la meilleure manière pour eux d’accueillir leur enfant et de se préparer à cette rencontre de manière respectueuse.
Rendre obligatoire, n’est-ce pas déjà un premier pas vers la déresponsabilisation, Freefounette ? Sur ton blog, tu parles de la liberté vaccinale. Rendre obligatoire un suivi médical, n’est-ce pas du même ordre que rendre obligatoire la vaccination ? L’information et le libre-arbitre ne peuvent-ils avoir une place dans la maternité ?
Je ne suis pas completement d’accord avec vous sur votre vision de l’E4M (ancienne ou nouvelle version)Il s’agit toujours d’un rendez vous prolongé (1H), dont le contenu peut être variable selon la patiente (préparation d’un projet de naissance, réponses aux questions que peut se poser la femme ou le couple etc …àSimplement, les femmes qui auraient le plus besoin d’être soutenues, sont celles qui ne viendront pas spontanément à ce genre d’entretien. Je ne trouve pas ca mal, que le législateur budgétise le fait que, lorsqu’une femme se présente, que ce soit à 4 mois, 6 mois ou 8 mois et demi, un ou une professionnelle) puisse prendre le temps de s’occuper d’elle un peu plus que les 10–15 mn de la consultation “standard“S’il y a une action médicale ou sociale à mener (recherche d’un logement décent, sevrage d’un produit quelconque, difficultés avec l’entourage), plus on peut commencer tôt, plus on risque d’être efficace … Il ne s’agit pas de stigmatiser qui que ce soit …