du communiqué
Suite aux nombreux articles parus dans la presse, nous avons reçu beaucoup de témoignages de femmes inquiètes qui cherchent à savoir quel produit a été utilisé pour leur déclenchement. Il nous semble important de rappeler quelques éléments de base tant sur le produit lui-même que sur les droits des patients.
Le cytotec se présente sous la forme d’un comprimé ou d’une gélule et est administré par voie vaginale ou orale
Tout produit de déclenchement qui n’aurait pas cette forme n’est pas du cytotec. Rappelons que l’administration du cytotec pour le déclenchement d’un accouchement n’est pas majoritaire en France. La plupart des maternités françaises respectent les recommandations de la HAS (1) en ce qui concerne le déclenchement qui sont:
- l’administration d’ocytocine sur un col mature
- l’application de gel de prostaglandines dans le vagin (Prépidil) ou tampon de la même prostaglanbine (Propess) sur un col immature (méthodes autorisées par l’Agence nationale de sécurité du médicament). (2)
L’utilisation du cytotec doit obéir à des règles rigoureuses définies par la loi
La loi n° 2011–2012 du 29 décembre 2011 relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé stipule en effet que le prescripteur d’un médicament hors des indications précisées dans l’autorisation de mise sur le marché (AMM) “informe le patient que la prescription de la spécialité pharmaceutique n’est pas conforme à son autorisation de mise sur le marché, de l’absence d’alternative médicamenteuse appropriée, des risques encourus et des contraintes et des bénéfices susceptibles d’être apportés par le médicament et porte sur l’ordonnance la mention : “Prescription hors autorisation de mise sur le marché”.”
Outre le fait qu’on peut douter que le cytotec corresponde à ce cas de figure — il existe des alternatives — les témoignages dont on dispose montrent que l’information délivrée par les médecins est loin d’être complète sur la question des risques.
Rappelons que si “le médecin apprécie l’opportunité de prescrire” (3), le patient a toujours le droit de refuser le traitement qui lui est proposé. (4)
Revoir l’information délivrée aux femmes
En conséquence des pratiques constatées (5), le CIANE demande une information précise auprès des femmes quant à l’utilisation des produits administrés pour un accouchement ainsi que l’abandon de la pratique de déclenchement par cytotec hors AMM et espère que le Ministère de la Santé prendra les dispositions nécessaires en ce sens.
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(1) recommandation HAS: ici
(2) pour plus d’informations, voir le forum de Bebecyto
(3) Utilisation hors AMM du misoprostol (Cytotec©) en cas de grossesse prolongée, communiqué de presse du centre hospitalier intercommunal Poissy – Saint Germain, 26 février 2013
(4) Article L1111‑4 du code de santé publique: “Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment.”
(5) rappelons que le CIANE a publié une étude sur près de 4000 femmes montrant que les femmes étaient très peu informées des produits qui leur sont administrés au cours de l’accouchement: lien vers le communiqué et l’étude.
Sur les dangers des déclenchements au cytotec, allez voir les commentaires des signataires de la pétition lancée par Timéo et les Autres:
https://timeo-asso.fr/content/index.php?page=signataires-de-la-petition
“je suis sage femme et j’ai en effet vu un bref moment le cytotec comme declencheur dans notre hopital. Le produit a été abandonné car provoquant des urgences graves sur des bb en souffrance. …”
” En 2010, les médecins ont décidé de déclencher mon accouchement à l’aide du cytotec car j’étais arrivée à terme et mon col ne s’ouvrait pas. Après plus de 48h, plusieurs quarts de comprimés et des forceps, ma fille est née, inerte, bleue, avec un score d’apgar à 0. Elle s’est battue, est partie dans un autre hôpital en service de réanimation néonatale, et est décédée à l’âge de 19 jours, dans nos bras.”
“Bonjour, J’ai été déclenchée en 2010 par Cytotec à l’Hôpital privé d’Antony, 92. C’était ma première grossesse, j’ignorais tout de ça et ce qu’était les contractions: tout à coup, de violentes contractions (mais quand c’est votre 1er, vous ne savez pas si ce sont des contractions normales ou fortes), une dilatation lente, mon fils naît mais est très mal oxygéné et respire très peu. De mon côté, retournement (rétroversion utérine?) de l’utérus ou quelque chose comme cela, avec forte hémorragie et obligation d’être transfusée pour rester en vie. J’ai aussi manqué perdre l’utérus. Les médecins nous on juste dit que tout cela venait du fait que mon compagnon avait poussé trop fort le bébé. ”
“J’ai accouché de mon premier enfant après avoir été déclenchée au cytotec 12h après que ma poche des eaux ait rompu car rien ne se passait encore. J’ai perdu tellement de sang que mon taux d’hémoglobine a chuté et j’ai dû avoir une perfusion de fer. Mon fils ne respirait pas à la naissance mais a vite récupéré. À aucun moment je n’ai été informée des effets possibles du cytotec. Je ne sais pas encore si c’est lié mais à l’âge de 5 mois, on lui a détecté de l’épilepsie dûe à une lésion cérébrale provoquée par un manque d’oxygénation.”
” En novembre 2000 ma fille a subi un déclenchement d’accouchement sous Cytotec L’accouchement s’est très mal passé — le bébé magnifique de 3 Kg 500 est décédé huit jours après — oedème cérébral — et ma fille a fait une hémorragie qui a nécessité une transfusion et jusqu’à ce jour elle souffre d’anémie sans parler bien sûr du choc psychologique. Nous avons engagé un recours contre l’hôpital et nous sommes disposés à témoigner pour éviter que de telles horreurs se reproduisent”
“Deuxième accouchement, avec cytotec, ma fille souffrait palpitation cardiaque, après 1 heure d’attente j’ai subit une césarienne en Urgence. ”