L’émer­gence en France de la pro­fes­sion de doula (ou accom­pa­g­nante à la nais­sance selon cer­taines écoles) a sus­cité de nom­breuses con­tro­ver­s­es. Le Col­lec­tif interas­so­ci­atif autour de la nais­sance (CIANE) a veil­lé à préserv­er sa neu­tral­ité en pro­posant, notam­ment, un débat entre toutes les par­ties con­cernées au cours des Etats généraux de la nais­sance 2006.

(Voir enreg­istrement et tran­scrip­tion com­plète)

Suite à la pub­li­ca­tion récente d’un com­mu­niqué de presse émanant des col­lèges pro­fes­sion­nels (obstétriciens et sages-femmes), le CIANE tient à faire con­naître sa posi­tion sur la pro­fes­sion­nal­i­sa­tion de cette activité :
https://ciane.net/wiki/pmwiki.php?n=Ciane.CianeCommuniqueDoulas

Sur cette même page fig­urent des liens vers les motions d’as­so­ci­a­tions mem­bres du CIANE ayant pris posi­tion sur cette ques­tion. Des espaces de dis­cus­sion sont ouverts au bas des pages.

Nous vous remer­cions de dif­fuser large­ment le com­mu­niqué ci-dessous et de vous inspir­er large­ment des con­tenus fig­u­rant en liens pour doc­u­menter vos reportages.


Com­mu­niqué de presse sur la pro­fes­sion­nal­i­sa­tion des doulas

Le Col­lec­tif interas­so­ci­atif autour de la nais­sance (CIANE) a pris con­nais­sance du com­mu­niqué dans lequel le Col­lège Nation­al des Gyné­co­logues et Obstétriciens Français (CNGOF) et le Col­lège Nation­al des Sages-Femmes (CNSF) s’op­posent à la pro­fes­sion­nal­i­sa­tion des doulas. Le CIANE rap­pelle à cette occa­sion qu’il n’ag­it qu’en tant que représen­tant des usagers et n’a pas de posi­tion a pri­ori sur les pro­fes­sions de doula, accom­pa­g­nante à la nais­sance ou accom­pa­g­nante péri­na­tale etc. (ces ter­mes n’é­tant pas rigoureuse­ment équivalents).

Force est de con­stater que cer­tains par­ents trou­vent un béné­fice dans le recours aux ser­vices de per­son­nes (bénév­oles ou rémunérées) qui n’ex­er­cent pas en tant que pro­fes­sion­nels dans les mater­nités français­es. Le CNSF et le CNGOF sem­blent con­sid­ér­er que l ‘émer­gence de cette pro­fes­sion est liée au manque de moyens et de per­son­nels dans les mater­nités français­es, ce en quoi ils n’ont sans doute pas tort. Nous rajoute­ri­ons volon­tiers à cette pre­mière expli­ca­tion la tech­ni­ci­sa­tion très forte dans la prise en charge de l’ac­couche­ment et la mul­ti­pli­ca­tion des inter­venants tout au long de la grossesse et l’ac­couche­ment qui ne per­me­t­tent pas de dévelop­per un véri­ta­ble accom­pa­g­ne­ment de la naissance.

Mais s’ar­rêter à ce con­stat, deman­der une aug­men­ta­tion, tout à fait jus­ti­fiée, des moyens dans les mater­nités pour con­tr­er le développe­ment des doulas ou accompagnant(e)s, et en appel­er à leur inter­dic­tion, c’est se mépren­dre sur ces pro­fes­sions. Rap­pelons sim­ple­ment quelques élé­ments qui nous sem­blent utiles au débat :

  • Les doulas ou accompagnant(e)s ne se sub­stituent en rien aux pro­fes­sion­nels de san­té et ne revendiquent en aucun cas ce statut : elles n’en­trent donc pas en con­cur­rence avec les sages-femmes ou d’autres prati­ciens. On notera à cet égard que, con­traire­ment à ce que laisse enten­dre le com­mu­niqué du CNSF et du CNGOF, les doulas exis­tent dans bien d’autres pays que les États-Unis et en par­ti­c­uli­er en Grande-Bre­tagne, où elles tra­vail­lent en par­faite intel­li­gence avec les sages-femmes, que ce soit pour des accouche­ments à l’hôpi­tal ou à domicile.
  • Les doulas ou accompagnant(e)s veu­lent se situer dans le champ des ser­vices à la per­son­ne, et enten­dent pro­pos­er un accom­pa­g­ne­ment à la parental­ité et non à la grossesse et à l’ac­couche­ment : leurs modes de recrute­ment et leurs for­ma­tions doivent être éval­ués par rap­port à ces fonc­tions et non par rap­port à celles des pro­fes­sion­nels de san­té. Dans la manière dont elles se définis­sent, elles se démar­quent des sages-femmes et leur sont complémentaires.
  • La recon­nais­sance de ces pro­fes­sions en France passe très cer­taine­ment par une for­mal­i­sa­tion des for­ma­tions et l’étab­lisse­ment de règles encad­rant leurs pra­tiques : les exem­ples de pays étrangers doivent con­stituer une base de réflex­ion et d’é­val­u­a­tion de ce point de vue ; sur ce sujet comme sur d’autres, une atti­tude frileuse et fran­co-française nous sem­ble contreproductive.

En con­séquence, il nous sem­ble que la ques­tion qui se pose aujour­d’hui n’est pas de savoir au nom de quoi on devrait inter­dire ces pra­tiques, mais dans quel cadre juridique elles pour­raient s’in­sér­er. Soyons prag­ma­tiques, regar­dons com­ment cela fonc­tionne ailleurs, trou­vons ensem­ble des solu­tions adap­tées à notre con­texte et qui puis­sent sat­is­faire, dans leur diver­sité, les attentes légitimes des parents !

Col­lec­tif interas­so­ci­atif autour de la naissance
https://ciane.info