L’essentiel derrière les batailles de chiffres et les polémiques suite aux déclarations de Marlène Schiappa
Il y a quelques jours, lors d’une audition au Sénat sur les violences gynécologiques et obstétricales, Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les hommes et les femmes, s’est pris les pieds dans le tapis en citant des taux d’épisiotomie nettement supérieurs à la réalité.
La réaction des professionnels ne s’est pas fait attendre : Collège national des gynécologues obstétriciens (CNGOF), Conseil national de l’ordre des médecins, et surtout Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (SYNGOF) qui en appelle à la démission de la secrétaire d’Etat taxée de malhonnêteté et accusée de « fautes professionnelles graves qui ébranlent la crédibilité du gouvernement de la France ».
Curieusement, on n’a pas entendu le SYNGOF réclamer la démission de l’actuel président du CNGOF, Israël Nisand, quand il a prétendu que l’expression abdominale était une pratique révolue. Pourtant, ce sujet fait partie de ce qui est théoriquement au cœur de ses compétences. Aurait-il été épargné par leurs foudres parce qu’il s’agit d’un confrère ? Ou parce qu’il s’agit d’un homme ? On ne cherchera pas à trancher cette délicate question.
Au Ciane, nous préférons considérer que ces « bourdes » ont une vertu, celle de mettre au cœur du débat public un certain nombre de questions trop souvent ignorées. Comme l’IRASF (Institut de Recherche et d’Action pour la Santé des Femmes) ou le CNOSF (Conseil national de l’Ordre des sages-femmes), nous espérons que cela sera l’occasion d’une réflexion conjointe des professionnels, des pouvoirs publics et des associations d’usagers en vue d’une amélioration des pratiques et du respect des femmes.
Le Ciane se tient prêt à être auditionné par le HCE (Haut Conseil à l’Égalité entre les hommes et les femmes) et à faire des propositions pour lutter contre le phénomène des violences obstétricales.
Nous profitons de l’occasion pour rappeler que l’enquête que nous menons en continu depuis 2012 fournit un certain nombre d’éléments sur des pratiques contestables : les dossiers sur l’information et le consentement, sur le déclenchement, sur l’expression abdominale, sur l’épisiotomie, sur le respect des souhaits ou encore sur la douleur sont consultables sur le site du Ciane
quel mepris des medecins
Monsieur,
Si notre démarche depuis près de 15 ans était nourrie par le mépris des médecins, nous n’aurions pas eu à cœur, depuis de longues années, de collaborer avec les professionnels de périnatalité.
Dans votre région, nous ne participerions pas à la Commission régionale de la Naissance depuis plus de 10 ans, à la manifeste satisfaction de vos confrères médecins et sages-femmes. Sur votre réseau lui-même, nous ne serions pas engagés à un dialogue constructif avec l’ensemble de votre profession dans le but de rapprocher les enjeux des soignants et ceux des femmes et des couples.
Si cela ne suffit pas à vous convaincre, ce que nous pourrions comprendre car nos écrits ne semblent pas vous parler, nous vous encourageons à contacter l’ancien et l’actuel coordonnateur médical du réseau Aurore, qui pourront vous expliquer, peut-être mieux que nous mêmes, pourquoi ils jugent nécessaire et utile la présence de nos associations dans le conseil et les commissions de votre réseau.
Nous sommes par ailleurs à votre disposition afin de discuter plus à fond de ce qui vous gêne et vous agresse dans notre travail.
Cordialement
Anne Evrard, Bien Naître/Ciane
Votre méconnaissance des problèmes et de leur analyse,de la réalité n’a d’égal que la mediocrité de votre papier electronique
Monsieur,
Dans ma précédente réponse, je vous ai proposé de discuter directement de notre travail, afin que vous puissiez comprendre nos motivations et que nous échangions de façon constructive.
Vous préférez la voie injurieuse qui, en l’absence d’arguments étayés, ne peut convaincre que vous-même. Vous méconnaissez manifestement notre démarche et plus encore l’esprit de collaboration patients/soignants qui nous anime. Je vous encourage donc à éviter de vous prononcer sur ce qui vous est étranger.
Je persiste en revanche à croire qu’un dialogue est toujours possible, même avec des personnes comme vous, qui semblent préférer les jugements péremptoires à une collaboration constructive. Notre porte vous reste donc toujours ouverte.
Anne Evrard, co-présidente du Ciane, représentante d’usagers à la Commission régionale de la Naissance Rhône-Alpes-Auvergne, membre du Conseil du Réseau de santé périnatale Aurore