Le CIANE publie un dossier consacré au déclenchement à partir de son enquête permanente sur l’accouchement[1].
Le déclenchement a été envisagé chez un nombre important de femmes : 40,5% des primipares, 36,3% des multipares. En définitive, il a été pratiqué chez 27,1% des primipares et 20,7% des multipares. Les principales raisons invoquées sont le dépassement de terme (33% en 2013–2014) et d’autres raisons médicales (63% en 2013–2014): l’organisation des services et la convenance personnelle n’apparaissent que de manière marginale.
La proportion de césarienne en cours de travail est nettement augmentée pour les accouchements déclenchés (22,8% entre 2008 et 2014/ 9,5% pour les accouchements spontanés).
Le vécu des femmes, tant sur le plan physique que sur le plan psychologique est détérioré de manière sensible pour les accouchements déclenchés: de 30 à 31% des femmes disent avoir très mal ou mal vécu leur accouchement dans le cas d’un déclenchement, alors qu’elles ne sont que 18 à 19% pour les accouchements spontanés.
Mais le point le plus remarquable de cette étude est qu’elle permet de mettre en relation le vécu de l’accouchement déclenché avec le respect (ou non) des obligations d’information et de consentement. En effet, les femmes qui ont reçu une information sur le déclenchement ont vécu leur accouchement déclenché de manière très similaire aux femmes dont l’accouchement a été spontané: 22% l’ont mal ou très mal vécu contre 19% pour les accouchements spontanés. A l’opposé, celles qui n’ont pas été informées sont 44% à l’avoir mal ou très mal vécu. Les résultats sont similaires sur la question du consentement.
Sur ce point, force est de constater que, malgré quelques progrès ces dernières années, on est encore loin du compte: seules 58% des femmes dont l’accouchement a été déclenché entre 2008 et 2014 disent avoir reçu une information préalable et s’être vu demander leur consentement. 15% n’ont pu bénéficier ni d’information, ni d’une demande de consentement, 14% ont seulement reçu de l’information et 14% ont seulement pu donner leur consentement.
L’information préalable, la demande de consentement et le respect des souhaits exprimés demeurent des priorités pour les années à venir: non seulement parce que c’est la loi (ce qui devrait être suffisant), mais parce que cela a un fort impact sur le vécu des femmes!
[1] 2 18648 réponses ont été analysées qui concernent des accouchements ayant eu lieu en milieu hospitalier entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2014 et pour lesquels une voie basse a été tentée (pas de césarienne programmée).
Pour mon premier accouchement, en 2003, on m’a déclenché sans me prévenir ni me demander mon consentement. Au bout de 12h de travail, j’accepte la péridurale après plusieurs propositions de la sage-femme (j’avais au départ un projet de naissance expliquant que je préfèrerais, dans la mesure du possible, m’en passer). Je suis au bord du lit, dans la position pour recevoir l’injection d’anesthésiant et j’entends dans mon dos les paroles de l’anesthésiste qui demande à la sage-femme : “c’est une déclenchement ?”. Et elle répond : “un petit coup de pouce”. Su le coup, je n’ai même pas compris de quoi ils parlaient, ce n’est que quand j’ai senti les contractions vraiment augmenter d’intensité que je me suis rendue compte qu’ils avaient mis un produit de plus dans la péridurale…
Bonjour, j’ai vécu il y a quatre mois un déclenchement pour mon premier accouchement. Je n’avais pas été informé de ceci. Le gynécologue ne m’a pas demandé mon opinion ni mon consentement, il me l’a imposé. Puisque j’étais arrivée à terme, c’était le jour même. J’avais un artère utérine qui fonctionnait que partiellement. Pour ces raisons, le gynécologue voulait me declenché. Mon col était complètement fermé alors il m’a expliqué qu’il y avait deux manières de declenché. Pour mon cas, il a décidé de me declenché par propess puisque le travail n’était pas du tout engagé . Il m’a alors expliqué que ce “tampon” mettrai 24 à 48H avant d’agir, avant d’avoir mes premières contractions. Il s’est avéré qu’à peine deux heures après, moi qui n’avais jamais eu de contractions de ma vie et qui ne savais pas ce que c’était, de grosses contractions sont apparues d’un coup d’un seul, et rapprochées de plud en plus. La sage femme, professionnelle de santé, ne comprenait pas. Je n’ai jamais ressenti une douleur aussi intense de ma vie, il est clair que j’avais envie de mourir pour ne plus souffrir… Au final, l’anesthésiste est venu en urgence me poser la péridurale, moi qui voulait accoucher sans celle-ci dans la mesure du possible. Cela a été très dur car j’avais de plus en plus de contractions alors il était très difficile de rester immobile, l’anesthésiste m’a bien fait comprendre qu’il fallait que je joues le jeu, en clair je pouvais largement prendre sur moi…alors qu’en réalité pas du tout.. Tout de suite, j’ai été plus que soulagée. La sage femme m’a alors expliqué que j’avais “sûrement” dû faire une mauvaise réaction à ce maudit propess.. 2heures après, elle est venue me voir pour me dire que le rythme cardiaque de mon bébé ralentissait alors il fallait effectué une césarienne en urgence.. Et moi qui voulais accouché pat voie basse et sans péridurale.. J’ai 23ans et j’ai plus que mal vécu mon premier accouchement. J’ai même regretté d’être tombée enceinte à ce moment là. Il s’est avéré que mo bébé a deux semaines d’existence a commencé à faire de grosses coliques. Aujourd’hui il va avoir quatre mois, il en a toujours. Les gencives le travaille depuis un mois au moins avec de grosses crises. Il est hyper sensible sur tout, la digestion, les poumons avec bronchites et autres.. Il pleure pratiquement tout le temps. Et c’est à moi même que j’en veux, de les avoir laissé faire. Mon déclenchement était peut-être inévitable mais voilà aujourd’hui les conséquences à court et long terme.… Si vous pouvez me donner votre avis, vos conseils sur tout çà..
Bonjour et merci pour votre témoignage. Le manque d’information et de demande de consentement que vous déplorez avait déjà fait l’objet d’un dossier du CIANE en 2012. Le dossier 2015 montre une évolution dans le bon sens, mais il reste encore beaucoup à faire pour que la Loi Kouchner sur le consentement du patient soit effective dans toutes les maternités.
Vous trouverez dans les témoignages de l’enquête beaucoup d’échos à votre histoire.
En ce qui concerne la rapidité d’action du propess, elle est imprévisible : certaines femmes vont effectivement attendre de longues heures avant de ressentir la moindre contraction, pour d’autres (dont vous faites partie), le démarrage peut être très rapide et très violent. Être prévenue de cet effet possible ainsi que des risques de césarienne vous aurait permis d’éviter l’effet de surprise qui ne peut qu’aggraver notre ressenti, et peut-être de refuser ce déclenchement si vous estimiez (après information claire et loyale) qu’il ne s’imposait pas.
Le sentiment de culpabilité est très souvent présent chez les femmes dans votre cas. Je l’ai moi-même “traîné” pendant longtemps, et à vrai dire, on ne s’en débarrasse jamais totalement. Mais avec le recul, on est obligée d’admettre qu’on a fait ce qu’on a pu avec les éléments qu’on avait à l’époque des faits, et que n’ayant pas toutes les billes en main, on n’était pas en mesure de faire un vrai choix.
Pour votre bébé, un bon ostéopathe spécialisé dans les nourrissons et pratiquant le crânien et le viscéral pourrait peut-être le soulager.
N’hésitez pas à vous rapprocher de l’association Césarine si vous souhaitez échanger sur votre vécu autour de cette césarienne en urgence.
Bien cordialement.
Anne Loirette
aih aih les conseils le diable en personne
Bonjour, j’ai également mal vécu mon déclenchement en octobre dernier, qui n’a pas été présenté comme une chose à laquelle nous pourrions nous opposer (ou alors, à nos risques et périls, avec un bébé qui bougeait trop peu à l’échographie). Nous nous étions préparé à l’accouchement avec des séances d’haptonomie en plus d’une préparation classique avec une sage-femme. Je n’étais pas franchement sure de vouloir opter pour une péridurale et finalement le déclenchement a entrainé une escalade médicale que j’accepte encore mal 6 mois plus tard, en me redemandant inlassablement ce que j’aurais pu faire pour éviter que tout tourne autant à l’accouchement traumatisant que cela a fini par être. Dans l’ordre j’ai cumulé le décollement de membrane, le déclenchement, le percement de poche des eaux avec une péridurale “vivement conseillée”, une torsion du bébé, une épreuve du travail pendant 2 heures et en apothéose l’épisio et des forceps sur une anesthésie totalement inefficace. Le déclenchement et toute la médicalisation qui a fait suite nous a fait perdre pied et nous nous sommes laissés guider pour finalement vivre quelque chose de terrible. La question de la césarienne s’est posée plusieurs fois et je finissais par la réclamer, tout comme l’AG pour la délivrance qui tardait à venir ensuite et les points. J’ai du dire à la sage-femme d’arrêter de me masser le ventre à cause de la douleur et plutôt de me dire quoi faire. Finalement à un moment donné la salle d’accouchement a complètement disparu pour moi, je n’existais plus et j’ai vu une scène digne de Moebius. Je ne comprends toujours pas ce qu’il s’est passé et je n’ai qu’un souvenir confus de cet accouchement et des semaines qui ont suivi. On m’a envoyé la psy qui m’a dit que j’ai été courageuse et que plus tard je serai fière de ce que j’avais accompli. Je savais déjà en la voyant partir qu’il n’en serait rien. J’ai pleuré tous les jours pendant 3 semaines en y repensant. Ma sage-femme de préparation qui a pourtant du métier a trouvé que j’avais vécu était proche du viol (on m’a tenue, j’ai hurlé, on m’a mis le masque pour détendre mon corps et pouvoir mettre les forceps, j’ai vu mes propres jambes retomber dans les étriers).
J’ai eu mal au bassin durant 2 mois et faire la reeducation du périnée a été une douce torture (20 séances) qui me renvoyait toujours à cet accouchement catastrophique. Le débrief de mon dossier après coup et les quelques séances avec la psy n’ont malheureusement pas réussi à éteindre ma peine et ma colère. Ma fille se porte heureusement bien, elle a même dormi pendant l’accouchement. Je n’ai cependant jamais pu la poser pendant ses 3 premiers mois et n’ai donc jamais dormi en journée pour récupérer pendant cette période. On me dit que le temps fait son oeuvre mais pour l’instant il n’a pas fait grand chose et je ne sais toujours pas quoi en penser ni que faire…
Je crois que je suis enfin prête à parler de l’accouchement de mon premier enfant en 2011.
Déclenchement car J+5(tampon), grosses contractions, ralentissement du coeur du bébé,descente au pas de course en salle de travail (peur de ma vie), arrivée en salle prise en charge par une autre sage-femme qui me rassure le coeur de mon petit bat normalement , je veux aider au mieux mon bébé je sens qu’il a besoin de moi je veux gérer les contractions je n’ai pas le souvenir de grosse douleur juste le sentiment de me fatiguer et avec le stress de toute à l’heure je cède quand on me propose la péridurale je dis “pour avoir des forces pour l’expulsion…pauvre naïve. A partir du moment de la péridurale je n ‘aide plus mon bébé je suis complètement dépendante des dispositions du service je suis complêtement dépossedée de mon corps je suis sur le dos bien sur le travail stagne le coeur du bébé faiblit on s’en occupe , j’ai peur, je tremble, je vomis on me donne de l’oxygène et autre chose je suis mal…des allées et venues de la sage-femme et puis le medecin arrive ne me parle pas c’est la sage-femme qui me dit qu’il va faire un prélèvement sur le crâne de mon bébé pour voir comment il va :restress…resultat données inexploitables et vient le moment où on me dit qu’il faut que je pousse (je ne sens rien avec la peri) que l’on va m’aider avec les forceps alors je pousse mais mal on me dit de pousser comme pour aller à la selle alors je pousse comme une acharnée je leur fait confiance ce sont des medecins ils savent…(d’ailleurs la dame qui me dit ça je ne l’ai pas vue jusque là je ne sais pas ce quelle fait là ni qui elle est…)ET le voilà mon amour de bébé et là quelle délivrance quelle peur j’ai eu tout le temps de cet accouchement j’en ai du mal à respirer tellement cette peur fût effroyable mais il est là il me regarde il va bien il est magnifique je remercie tout le monde merci merci merci…
Je ne peux plus courir, je peux plus faire l’amour sans douleur, je souffre d’un prolapsus important, j’ai toujours ces douleurs à l’épisio ‚je dois chercher toute seule des medecins qui s’interessent un peu plus à mon cas et on m’injecte un anesthesiant on me donne des noms les delais pour ne pas payer des depassements sont enormes et en attendant j’ai mal… mais je refoule tout, rien ne me soulage vraiment mais je veux un autre enfant.
J’ai eu un autre enfant accouchement 100% physiologique bébé de presque 4 kilos comme la nature est parfaite l’expulsion de mon 2 eme enfant pas de pousée forcée mais une pousée réflexe rien dans la force juste dans l’écoute de son corps malheureusement apres le rdc les douleurs d’épisio sont revenues et elles me consument aujourd’hui j’ en veux vraiment aux médecins et autres sage-femmes de m’avoir infligée ce traumatisme je ne comprends pas avec les connaissances qu’ils ont .Je me sens couplable aussi de ne mettre mefiée de ne pas mettre assez renseigné mais on vous dit n’allez pas sur internet ça va vous faire peur et autres débilités moi je leur dit aux copines préparez vous les filles ce n’est pas anodin un accouchement, ne laisser personne disposer de votre corps il faut pouvoir être active de son accouchement…et ça a servi à une amie qui a refusée le déclenchement pour rupture de la poche des eaux elle a exigé que l’on attende les 24h requis et le declenchement c’est fait naturellement elle a marché, elle a fait des exercices son mari l’a massée et ça me rempli de joie elle etait en plus fiere de s’être fait confiance…
J’aurais tant à dire c’est la premiere fois que j’écris sur ce sujet mais je vous remercie pour ce site.
Le déclenchement ou 30h d’horreur pour finir en césarienne d’urgence!
Pour ma part, j’ai été avertie puisque les médecins souhaitaient me déclencher à 37sa pour “diabète gestationnel” (seule ma toute première glycémie dépassait un peu, 0,96 au lieu de 0,92) et gros bébé donc possibilité que bébé ne passe pas.
La sage femme avec laquelle le déclenchement a été évoquée m’a dit que mon dossier serait soumis pour avis et qu’ensuite je choisirais. Le lendemain de ce rendez vous on m’appelait pour me dire que je serais déclenchée le 12 Août sans aucune explication ni possibilité de choisir un autre moment, rien.
J’ai rappelé pour expliquer que j’étais contre et que j’irais à mon rendez vous du 16 Août, surtout si personne ne m’expliquait la raison du déclenchement.
J’ai été rappelée tous les jours à partir du 12 pour me dire que je devais être déclenchée, pourtant j’avais bien signalée que je le refusais.
Le 16 à mon dernier rendez vous grossesse ma sage femme m’a gentiment “grondée” : “et bien Madame S. qu’est ce que vous nous avez fait?” Mon conjoint et moi étions très surpris de cette remarque, j’ai précisé que j’avais refusé ce déclenchement et expliqué la raison (si aucun réel motif médical, pas de déclenchement). Elle s’est alors rendue compte qu’effectivement mon refus avait bien été noté dans mon dossier (comme ma nouvelle adresse mais visiblement personne n’avait fait attention … on va dire).
Ma sf insiste de nouveau pour le déclenchement, me disant qu’avec un gros bébé le risque est que la tête s’engage mais pas les épaules et donc risque de fracture voir paralysie à vie etc.
Forcément le pire étant évoqué, je panique et accepte, je ne vais pas prendre de risque pour mon bébé, ma sf m’annonce alors que, s’il y a de la place, je serais déclenchée le lendemain???
Je suis abasourdie, pour elle inutile d’attendre plus au risque que bébé grossisse de plus en plus, elle me demande si je suis prête, ce à quoi je réponds NON mais elle ne change pas d’avis, déclenchement le 17 Août!
Elle ne m’explique rien de plus sur le déclenchement hormis le fait qu’on va me mettre un tampon aux hormones car mon col est long fermé et postérieur .… elle ne me dit pas à ce moment là, que mon col est DEFAVORABLE ! parce que oui un col comme le mien est totalement défavorable à un déclenchement.
Comme j’avais fait des recherches sur le net, je sais que le déclenchement peut mal se passer, alors j’hésite, j’hésite toute la journée et puis au final je ne préfère pas prendre de risque, mieux vaut que mon bébé arrive dans de bonnes conditions .… ahaha quelle erreur.
Aujourd’hui je sais que ce qui est important pour un déclenchement, surtout dans un cas comme le miens (grossesse impeccable, bébé un peu gros mais bien proportionné, bassin large, col long fermé tonique et postérieur), c’est d’être prête !!!
Clairement le facteur psychologique n’est pas pris en compte et c’est une sacrée erreur.
Je suis arrivée le 17 au matin, dépitée de devoir me “séparer” de mon bébé de façon artificielle, en plus je le trouve haut, comme s’il était remonté.
Je suis prise en charge en retard, on me fait le monito et le premier toucher, depuis hier rien n’a bougé bien sur. La sf des urgences, me demande si je suis ok pour le déclenchement, je dis oui mais pas vraiment, je n’ai pas confiance. Elle me dit que vu mon col, on me mettra le tampon pour 24h max, sil ne fonctionne pas on passera à la perfusion d’ocytocine avec péridurale mais que ca peut finir en césarienne. Je précise que je voudrais éviter la péri (je voulais un accouchement le plus naturel possible …), elle me rit un peu au nez en me disant que dans 3h j’en voudrais surement mais qu’elle note bien que je préfère éviter (attitude qui met grandement en confiance…).
10h30 : le calvaire commence! Tampon posé, à 15h30 les contractions commencent. Elles sont allées crescendo sauf que chaque fois que je revenais pour être examinée, monito ok mais col toujours long fermé tonique et postérieur. Chaque examen est une torture, je me tortille dans tous les sens, je vois dans les yeux de mon homme à quel point ma douleur le touche et à quel point il se sent impuissant. Dans la nuit, les contractions empirent mais je tiens bon, je fais du ballon dans ma chambre (seul point positif cette chambre seule d’ailleurs), je monte et descend les escaliers de la mater, on va même marcher sous la pluie et à chaque contraction je m’appuie sur lui, j’espère perdre les eaux mais rien.
A 00h la sf me dit que rien n’a bougé, que les urgences sont débordées et donc que ce n’est pas plus mal car aucune salle de naissance n’est dispo. Elle me dit de revenir si j’ai trop mal mais que sinon je continue ce que je fais jusqu’à 10h30 (donc le lendemain). A 4h du matin nous redescendons, ca fait tout de même environ 13h que j’ai des contractions, que le travail n’avance pas, que je vomis tellement certaines sont fortes et que je n’en peut plus.
La sf me réexamine, rien, le col est toujours long fermé tonique et postérieur, l’examen est encore un calvaire, elle s’excuse de me faire mal, moi j’ai juste envie de la frapper. Elle me re dit que pour l’instant elle ne peut rien faire de plus, ca ne fait pas 24h et pas de salle dispo : je souffre, mon bébé aussi je pense (du moins ca m’étonnerait que les contractions ne le touche pas) et je dois attendre dans la douleur?! Je regrette de plus en plus ma décision, je commence à ne plus maîtriser ma respiration ni rien mais je tiens bon.
10h30 le 18 arrive, je re descend, quand la sage femme me met sous monito et me dit qu’elle va m’examiner je lui dit qu’il en est hors de question, je ne veut plus qu’on me touche, j’en ai marre de me faire torturer, car oui j’a vécu ça comme de la torture. Je tiens à peine 5 min de monito, j’ai trop mal et besoin de bouger, mon conjoint va la chercher et lui explique, elle accepte de tout stopper et de me passer sous péri … enfin dès qu’une salle se libérera ???!!!
13h30, enfin une salle se libère, entre temps je devenais folle dans la salle, mon homme était dépité, je ne savais plus où ni comment me mettre pour moins souffrir. Entre chaque contraction soit je vomissais soit je tombais de fatigue, mon homme m’a rattrapée plusieurs fois car je manquais de m’évanouir (fatigue, douleur?), la réponse des sf à tout ça c’était : c’est normal et pas grave, c’est la douleur qui fait ça … super, ca me fait une belle jambe.
Je passe enfin en salle de naissance, je geins, une auxiliaire ose me dire qu’il faut que je me calme, que c’est la nature qui avance, je lui réponds sèchement qu’un déclenchement n’a rien de naturel et qu’après 27h de contractions mon col n’a pas bougé. L’anesthésiste arrive enfin, la péridurale fait mal ou les contractions, je ne sais plus je vois juste que la sf semble trouver que j’exagère (alors oui peut être que je suis moins résistante que certaines mais les vomissements prouvent que mon corps ne supporte plus).
La péri finit par être posée et tout le reste aussi, enfin je commence à me sentir mieux, je m’endors. Un peu après je perds les eaux, je suis trop heureuse, le travail avance enfin, la sf est même positive car mon col s’est ouvert à 3.
Elle revient un peu après, je suis à 4, mais pareil je dors, je ne tiens plus.… Et puis d’un coup elle reviens avec deux autres personnes, je comprends qu’il y a un problème surtout que je trouve que le coeur de mon bébé ralentit sur le monito (mais avec les câbles parfois ce n’est pas super fiable).
Là c’est le choc, personne ne se présente, par contre on m’examine et le verdict tombe : césarienne !
La sf m’explique que depuis 2h30 je ne suis passée qu’à 4, que mon bébé commence à être en souffrance et que les choses n’iront pas assez vite pour un accouchement naturel.
Mon pire cauchemar commence, je pose pleins de questions, j’ai les larmes aux yeux et je vois bien que le personnel est surpris de ma réaction.
Heureusement c’est une césarienne “basique” donc mon conjoint peut m’accompagner, je lui dit discrètement que dès que le bébé est là, il le suit et ne le lâche plus quoi qu’il m’arrive, je vois du coin de l’oeil la sf très surprise de m’entendre dire ça.
Une fois au bloc, on me demande si je suis allergique au ketoprofène, euh .…??? non pas du tout, j’en prends pour mes migraines, tous sont très surpris mais vu ma réaction ils voient bien que je suis lucide et donc m’en donnent (allez savoir pourquoi ca a été noté dans mon dossier).
Le bloc est installée, moi aussi, je tremble comme pas possible quand mon conjoint me rejoint, je suis “secouée”, je sens que ça travail et d’un coup j’entends un gazouillis, un petit bruit doux : il est là je le sais, je le dit à mon conjoint, toujours tremblante, qui lui réalise à mon annonce et pense à préciser que nous avions gardé la surprise du sexe jusque là. L’équipe a la gentillesse de respecter ça et nous l’amène couvert afin de nous le dévoiler.
J’aperçois à peine mon bébé et le vois déjà être emmené, là j’ordonne à monsieur de le suivre, il hésite puis y va.
Je ressens beaucoup, voir un peu trop ce que font les chirurgiens, je le signale et eux me disent que c’est normal car je “participe”, en moi je me dis : ouais c’est ça.
C’est vite terminé, je vais en salle de réveil où une fois de plus j’oscille entre douleur et somnolence, puis on me remonte, j’arrive dans ma chambre et là .. personne! Pourtant le personnel soignant à prévenu, j’ai passé 1h30 seule dans ma chambre sans aucun repère puis enfin mon homme et mon bébé sont arrivés, personne ne les avaient prévenus que j’étais remontée.
Aujourd’hui, 15 jours plus tard et surtout date supposée de mon terme, je regrette d’avoir accepté ce déclenchement, je ne m’attendais pas à ce que ca soit si douloureux et je redoutais que ca se finisse en césarienne. Oui mon bébé est là mais non ça n’efface pas tout, j’ai été opérée et je n’ai pas une seconde la sensation d’avoir accouché. Je pleure régulièrement, je m’en veut d’avoir accepté car le risque n’était pas médical à 100%, car c’est une mater très voir trop médicalisée et qui a peur de, donc préfèrent faire souffrir les mères (voir les bébés) pour ne prendre aucun risque.
Au final, mon consentement m’a été demandé mais sans vraiment écouter ma réponse, on ne m’a pas expliqué à quel point le déclenchement pouvait être plus douloureux et plus long et surtout on a pas tenu compte de mon état physique et psychologique. Pourquoi faire une déclenchement sur une patiente pas prête et dont le col est totalement défavorable. Pourquoi ne pas avoir posé la péri et la perf avant les 24 de tampon sachant que mon col ne bougeait pas tant que j’avais mal et que tout s’est déverrouillé du moment où je les ai eu?
Malheureusement je resterais avec mes questions et je suis triste de voir que c’est finalement monnaie courante.
[…] (France – lire : Le CIANE publie un dossier consacré au déclenchement) […]
Bonjour,
Déclenchement à 39 SA pour mon 2e accouchement. Ma gynéco me l’a proposer et j’en ai parlé avec mon mari et avons décidé de procéder. A l’écho de la semaine 32 le bébé pesait 3k250 et la gynéco m’a dit qu’il risquerait de prendre trop de poids . Et lors de mon avant dernier rendez vous son remplaçant m’a dit que si j’arrivais à 40 semaines comme pour le 1er je risquerai une césarienne car le bébé serait trop gros. La nuit je n’ai pas dormi je stressais énormément je ne savais pas comment ça allait se passer arrivée à la clinique, c’est une sage sage-femme qui m’a accueilli et a placé un comprimé. Elle m’a expliqué que ça allait renforcer les contractions que j’avais ( j’en avais depuis un bon moment mais supportables ) donc après 3h une autre gynéco décolle les membranes parce que les contractions n’étaient toujours pas assez fortes et là elles ont commencé sans interruption en 30 min col à 3 doigts, et 20min après à 8 je n’en pouvais plus et ma gynéco est arrivée et l’accouchement a été assez rapide en passant par la case épisiotomie. Bebe 3kg700 . mais mon bébé a tout de suite été placé sous oxygène et gardé pendant 24h. On a passé 3 jours à la clinique ils l’ont piqué partout pour essayer de trouver ses voies et faire une perfusion d’antibiotiques ( ils m’ont dit qu’il avait une infection). Et quand je suis retournée pour le controle ils m’ont expliqué qu’un testicule du bébé n’était pas descendu. Depuis je culpabilise et je me dis que j’aurai dû attendre d’arriver à terme nous n’aurions pas été confronté à tous ces problèmes. Je m’en veux énormément et je me demande si c’est dû au déclenchement.