Les recom­man­da­tions de l’Organisation Mon­di­ale de la San­té (OMS) con­cer­nant l’allaitement mater­nel sont con­nues et recon­nues depuis de nom­breuses années ; pour les Occi­den­taux méprisants pour qui « L’OMS, c’est bon pour les pays sous-dévelop­pés », la Haute Autorité de la San­té a même con­fir­mé ces recom­man­da­tions dans un texte de 2002. Curieuse­ment, alors que ces infor­ma­tions cir­cu­lent autant dans la vie réelle des mater­nités, cab­i­nets de sages-femmes, de médecins, PMI, que dans le monde virtuel de la toile,  il sem­ble qu’une par­tie de la pop­u­la­tion française ait été lais­sée dans l’ignorance.

Nous pour­rions nous dire que ce n’est pas si grave, cha­cun voit midi à sa porte, et puis ceux que cela gêne (parce que c’est là le cœur du sujet) n’ont qu’à tourn­er la tête. Et pour­tant, il existe à l’heure actuelle au moins une per­son­ne en France capa­ble d’insulter et de frap­per une mère qui a eu l’audace de suiv­re ces recom­man­da­tions. Une per­son­ne capa­ble de reprocher à cette maman d’avoir allaité son fils de 6 mois alors qu’elle attendait patiem­ment son tour dans une file d’attente. Apparem­ment, une maman doit prévoir exacte­ment à quel moment son bébé va se réveiller et aura faim, afin de pas ris­quer d’importuner toute per­son­ne qui pour­rait se sen­tir agressée sim­ple­ment par L’IDÉE d’un bout de sein dénudé, alors que celui-ci se trou­ve en fait pudique­ment caché sous un top prévu pour l’allaitement et un pan de blouson. 

L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais il se trou­ve que l’auteure de la gifle n’était pas seule. Elle a obtenu le sou­tien act­if d’une grand-mère qui l’a félic­itée. Et le sou­tien silen­cieux de l’ensemble des per­son­nes présentes qui n’ont pas levé le doigt, ni le nez, ni le cerveau. 

Pour rap­pel, toute agres­sion ver­bale ou physique est pas­si­ble d’amende, voire de peine de prison. Ne doit-on pas con­sid­ér­er les félic­i­ta­tions de la per­son­ne âgée comme une inci­ta­tion à la vio­lence, sinon un assen­ti­ment ? Rap­pelons enfin qu’en ver­tu de l’article 223–6 du Code pénal, le délit de non-assis­tance à per­son­ne en dan­ger est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. Juste comme ça, pour ceux qui admirent leurs chaus­sures quand une mère et son enfant se font agress­er devant eux. 

Encore une fois, on pour­rait penser que le pire est der­rière. Alors que cette mère, encour­agée par une amie, a la force de se défendre et d’aller porter plainte, la per­son­ne qui prend sa dépo­si­tion ose deman­der des pré­ci­sions sur le pour­cent­age de poitrine vis­i­ble. On croit rêver. 

Heureuse­ment que le sou­tien s’organise autour de Maÿlis pour dénon­cer cette suite de faits odieux. 

Mer­ci de faire cir­culer des infor­ma­tions justes.

Mer­ci d’aider les mères et leurs bébés.

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Pour rap­pel

Pour per­me­t­tre aux mères de débuter et de main­tenir l’allaitement exclusif au sein pen­dant 6 mois, l’OMS et l’UNICEF recommandent :

  • de com­mencer l’allaitement dans la pre­mière heure qui suit la naissance ;
  • de s’en tenir à l’allaitement exclusif au sein – c’est-à-dire que le nour­ris­son ne doit absorber que du lait mater­nel et aucune autre nour­ri­t­ure ou bois­son, pas même de l’eau ;
  • d’allaiter à la demande – c’est-à-dire aus­si sou­vent que l’enfant le réclame, de jour comme de nuit ;
  • de ne pas utilis­er de biberons, de tétines ou de sucettes.