L’épidémie que nous traversons impose des mesures drastiques dont l’objectif est d’éviter les contaminations au coronavirus et l’engorgement dans les services de réanimation.
Restrictions d’accès aux maternités
Ces mesures commencent à avoir des répercussions sur le déroulement des accouchements. La situation est encore assez hétérogène sur le territoire, mais dans certains endroits, il est possible qu’aucun accompagnant ne soit autorisé en salle de naissance. C’est bien sûr très difficile à accepter pour la femme qui accouche et son/ sa partenaire.
Mais il est crucial d’éliminer toutes les sources de contamination possibles pour les soignants afin qu’ils puissent continuer à faire leur travail et pour les femmes et les bébés (bien que l’impact du virus sur les enfants semble plus faible que sur les adultes).
Par ailleurs, les visites en maternité risquent d’être tout simplement interdites.
Comment faire face et vous préparer
Face à cette situation, si vous devez accoucher dans les jours qui viennent, sachez que les soignants feront tout ce qu’il est en leur pouvoir pour que votre accouchement se passe du mieux qu’il est possible. Si votre partenaire est admis, cela sera probablement sous des conditions très précises qu’il importe de respecter.
Il faut néanmoins vous préparer à l’éventualité que sa présence ne soit pas autorisée : sachez que toute femme a la force et la capacité de donner naissance par elle-même, ayez confiance en vous. Demandez à la maternité ce qu’il sera possible de faire : téléphoner, envoyer des sms… pour garder le contact et se réconforter mutuellement.
Après la naissance, si tout s’est bien passé, il est possible que l’on vous propose de sortir le plus tôt possible de la maternité (au bout d’un jour) avec le soutien d’une sage-femme qui vous visite à domicile pour contrôler votre état de santé et celui de votre bébé et vous apporter des conseils pour vous occuper au mieux de lui. Vous pouvez éventuellement essayer d’organiser une telle prise en charge en amont en prenant contact avec une sage-femme libérale: si vous sortez tôt de la maternité, ses visites seront prises en charge par l’assurance maladie.
Et surtout, continuons à rester confinés!
(Image par Vektor Kunst de Pixabay)
Vous devriez vous battre pour que toutes les maternites acceptent l’accompagnant.… même l’OMS dit qu’il n’y a aucune raison de le refuser!
Pareil vous devriez faire attention aux mots que vous employez.… vous gérez tous les jours des cas de violences obstetricales et vous osez dire qu’il faut faire confiance aux soignants pout accoucher dans les meilleures conditions.…? Laissez moi en douter.… refuser l’accompagnant c’est leur laisser un boulevard pour qu’ils fassent mumuse avec nos corps ( episio et declenchements non consentis, impossibilité de se mouvoir, d’accoucher dans la position souhaitée, ventouse au bout de 30 mïn).… c’est déjà dur d’aller contre les pratiques inhumaines de l’obstétrique en temps normal mais sans accompagnants ça semble impossible!
Vous feriez mieux de vous battre pour que chaque femme accouche dans la dignité avec son accompagnant que pondre un article disant qu’il faut faire avec.
Vous êtes pour que les femmes aient la meilleure naissance possible ou pour assurer le confort du milieu medical qu’ils font toujours passer avant le nôtre?
Très déçue de votre réaction.
Bonjour,
je suis bien d’accord avec ce post.
Enceinte de 8mois pour mon premier enfant je ne comprends pas pourquoi les papas ne sont pas admis. En effet, cet enfant a été fait à deux et il est normal que ce le soit jusqu’au bout. Personnellement, je suis particulièrement stressée avec des angoisses de mort importantes et une peur de la blouse blanche depuis mon enfance. Mon compagnon est très calme et parvient à m’aider dans les cas difficile (j’ai été hospitalisée en 2018 pour trauma crânien et j’ai fait une crise de panique au point de sortir en courant blouse ouverte parce j’attendais seule dans une pièce que l’on vienne s’occuper de moi tout en entendant à côté les gens pleurer ou crier aux urgences. Heureusement il m’a récupérée alors que je me débattais dans les bras d’un pompier qui essayait tant bien que mal de me retenir. S’il n’avait pas été là le personnel soignant aurait eu encore plus de mal à gérer la situation).
Je pense que les papas ne représentent pas plus de risques de transmettre le covid que nous meme et encore moins que tout le personnel soignant pour qui j’ai beaucoup de respect et d’admiration. En effet le personnel rentre chez lui le soir et retrouvé sa famille qui n’est pas toujours confinée non plus. Ce sont parfois d’autres médecins, des enfants, des pharmaciens ou des livreurs.… qui peuvent tout comme les papas transmettre le virus. Cependant, si chacun se lave bien les mains et met des masques chirurgicaux au moins je ne pense pas que cela puisse poser trop de problèmes.
D’autre part je ne comprends pas qu’on demande aux mamans crevées avec leurs douleurs…de rentrer chez elles au bout d’un jour! Ma sage femme ne viendra pas à la maison. Je ne pourrai déjà pas faire les monitorings que mon gynécologue a demandé avant l’accouchement alors comment pourrais je lui demander de venir après si j’ai mal je ne vais pas aller en voiture à son cabinet!
Les papas sont nécessaire pour permettre aux femmes d’accoucher. Ok enfanter dans la douleur et le confinement mais avec le soutien nécessaire. J’ai vraiment besoin de lui psychologiquement et par la suite physiquement pour me faire passer le bébé, me déplacer, et c’est SON enfant et SA femme. Imaginez vous abandonner les deux personnes les plus importantes de leur vie?! Si les maternités ne peuvent pas nous gader plus d’un jour ce n’est pas que pour éviter un cas de contamination (car nous serons dans nos chambres), c’est aussi et surtout parcqu’il n’y a pas assez de personnel soignant pour s’occuper de nous et répondre à nos appels. Cela sera d’autant plus le cas si les pères ne peuvent pas nous accompagner. Ils ne pourront pas nous faire passer ce dont on a besoin alors qu’on a du mal à se mouvoir, ils ne pourront pas nous accompagner aux toilettes et les puericultrices surchargées se retrouveront à devoir refaire un lit car elles seront arrivées trop tard pour nous aider… j’en suis même désolée d’avance pour elles.
Et si réellement l’accouchement se passe mal, vous l’appellerez pour lui demander son consentement pour faire des soins d’urgence ou lui annoncer le décès de son enfant et/ou de sa femme?
Je trouve ça très difficile à vivre pour les deux parents en plus du moment que je redoute personnellement. Cette venue au monde est attendue mais particulièrement mal vécue c’est une honte de faire subir cela à un couple.
Nous avons prévu des vêtements propres pour mon mari, il est prévu qu’il ne vivenne qu’apres avoir pris une douche. Nous sommes en confinement maintenant depuis une semaine et j’espere Ne pas accoucher avavant d’etre arrivée à la fin de la deuxième pour avoir dépassé les 14 jours.
Je comprends tout à fait qu’il faut protéger et le personnel soignant et les femmes et enfants de la maternité mais est ce vraiment indispensable d’exclure les Papas pour cela?
Voila, ce n’est que mon point de vue.
J’espere pouvoir compter sur la compréhension de tous et que la psychose ne l’enportera pas sur le raisonnement.
Bonne santé à tous et bon accouchement à toutes!
Merci au personnel soignant!
Catherine
Bonsoir Marjorie,
Nous nous connaissons puisque c’est moi qui vous accompagne actuellement dans votre recours. Il se trouve que c’est aussi moi qui ai pris contact avec les équipes qui ont pris ces décisions. Parce que oui, nous nous battons pour que les femmes accouchent dans la dignité, même dans ces maternités.
Je n’ai peut-être pas eu les bonnes idées, ni les bons arguments et si c’est le cas, je n’ai aucune réserve à reconnaître mes failles. Mais j’ai écouté des gens de valeur, qui devaient renoncer la boule au ventre à ce qu’ils défendent eux aussi habituellement car il ne savent plus comment faire autrement.Et je ne vois pas où se situe le confort du milieu médical dans ces équipes actuellement, vu ce qu’ils traversent. On peut se battre, comme je le fais depuis près de 20 ans, pour les femmes et contre les VO, et savoir regarder la réalité en face. Aujourd’hui, les équipes confrontées au COVID ne recherchent pas leur confort, elles cherchent juste à tenir jusqu’au bout de cette crise.
L’OMS ne semble pas imaginer que dans une région française aujourd’hui, on prévoir 1200 personnes “au mieux” dans les 10 jours à venir qui auront besoin d’un lit de réanimation alors que cette région n’en a que 310. Ni que l’on en arrive à ne pas réanimer des patients de plus de 75 ans aujourd’hui, et encore moins âgés demain, pour sauver des malades plus jeunes, dont des femmes enceintes ou en post partum immédiat, victimes de détresse respiratoires brutales lié au COVID.
Ce qui se passe en Alsace est prévu en Ile de France d’ici quelques jours, surtout si les gens continuent à se comporter comme s’ils étaient en vacances. Et la courbe alsacienne suit la courbe italienne avec seulement 10 jours de retard. Les infectiologues estiment que le recul des contaminations passe par une réduction drastique des flux de personnes dans les hôpitaux et la mise en place de mesure barrières bien plus strictes que celles prônées pour la population générale. L’absence d’accompagnant, pour toutes les spécialités médicales, n’est qu’un des points du dispositif. Toujours selon ces infectiologues, si on obtient pas ce recul, encore plus de malades qu’aujourd’hui ne seront pas pris en réa et comme en Italie, nous aurons une explosion des décès.
J’ai moi aussi la boule au ventre de savoir des femmes séparés de leur conjoint mais les soignants que j’ai eu au téléphone l’avaient aussi. Ils ne savent juste pas comment faire autrement.. Je travaille sans relâche avec mes collègues depuis plusieurs jours pour monter une ligne d’écoute téléphonique de soutien pour ses parents. Je suis navrée de vous décevoir, croyez le bien, mais si d’autres ont de meilleures idées que nous, vraiment, qu’il nous les donne, nous faisons toutes au mieux, en fonction d’une réalité qui nous dépasse. Je reconnais mes limites et je suis prête à passer la main à qui trouvera une solution.
Bien à vous
Anne Evrard
La situation est d’une violence inouïe également pour nous soignants
On fait au mieux pour s’adapter et faire en sorte que cela le soit moins pour les patientes
Ça va nous demander beaucoup de travail, de fatigue, d’énergie
Les sages-femmes de ville se démènent pour leurs patientes et même celles qu’elles ne connaissent pas encore pour assurer la continuité des soins ville-hopital dans un temps limité
Rien n’est parfait aujourd’hui
On se mobilise pour que les femmes et leur enfants soient accueilles au mieux, dans les conditions de sécurité pour tous
On sera là également après, la situation restera compliquée même après la fin du confinement et de la fin de l’épidémie.
A un moment, il faut aussi arrêter de croire que les décisions sont prises pour nuire.
L’idée actuelle, c’est surtout que maximum de personnes restent en vie…
Je suis enceinte de 34sa, j’espère que d’ici à ce que j’arrive au terme de ma grossesse, la situation se sera améliorée pour tout le monde.
Évidement plusieurs points sont négatifs… mais avons nous le choix ? Je ne crois pas.
La santé de tous avant tout.
Je rêve d’une naissance dans l’espace de la Parenteizh, naturellement, accompagnée de mon mari, rencontrer ensemble ce petit être qui grandit de jour en jour, découvrir s’il est un garçon ou une fille… le tout dans une ambiance détachée du médical, accompagnée par des sages femmes formidables avec qui nous avons créé un lien de confiance. Ceci est mon projet de naissance, ce projet qui ne sera certainement pas réalisable, qui restera illusion.
J’alterne entre déception, peur et compréhension.
Ce n’est évidement pas comme cela qu’on projette une naissance.
Personne n’est responsable de cette situation, on s’adaptera.
Si mon mari ne peut être présent à mes côtés, nous trouverons un moyen de rester en contact.
Le visio existe aujourd’hui, c’est une chance.
Pour l’accompagnement, je ne m’inquiète pas car je sais qu’à la clinique La Sagesse, les équipes sont formidables et seront présentes pour me soutenir dans ce moment si précieux que de donner la vie si je dois être non accompagnée de mon précieux mari.
Courage à vous, courage à nous… restons positifs et tout ira bien.
Merci pour vos mots et explications.
Amandine P.
Bonjour,
Si quelqu’un connaît la méthode pour se préparer psychologiquement à être en souffrance physique et psychologique dans une pièce toute seule pendant des heures je suis preneuse de tous les conseils.
Car on ne va pas se leurrer, les soignants ne peuvent pas être présents à chaque contraction et à chaque instant.
Donc oui je vais me retrouver seule avec moi même pour mon 1er accouchement si la situation n’évolue pas dans le bon sens d’ici mi mai et cela représente pour moi souffrance et solitude et non plus partage et joie.
Alors je veux bien me préparer psychologiquement à ça comme vous nous le demandez si bien dans cet article si quelqu’un à une méthode imparable à proposer.
Bon courage à toutes en tous cas.
Bonjour à tout le monde,
D’abord, dans la plupart des maternités, les accompagnant(e)s sont encore admis. Donc ne cédons pas à la panique et à la déprime.
Par ailleurs, des maternités “réquisitionnent” des élèves sages-femmes afin de venir épauler le personnel, soit en “formant” les accompagnant(e)s pour qu’ils/elles respectent absolument les consignes, et peut-être dans un second temps, pour être auprès des femmes.
En tout cas, sachez que dans la plupart de cas, si l’accompagnant(e) est admis(e), sachez qu’il ou elle ne pourra sortir et revenir dans la salle de naissance: toute sortie est définitive! Si l’accompagnant(e) de votre choix fume, c’est peut-être le bon moment d’arrêter!
Bon courage!
Non, c’est inadmissible qu’un accompagnant soit refusé a une femme qui accouche. Je suis a plus de huit mois de grossesse, et bien heureusement avons opté pour l’accouchement a domicile. Cette situation est inacceptable. Ne nous laissez pas tomber.
Entre le droit de la femme à avoir son accompagnant auprès d’elle, et le droit des soignants (et des autres personnes qui sont dans l’hôpital) à être préservés de la contamination, il peut y avoir conflit. Vous avez votre point de vue, d’autres en ont un autre. Sachez que la maternité de Colmar a fermé l’accès aux accompagnants, après qu’un père ait assisté à l’accouchement, bourré de paracétamol pour dissimuler sa fièvre, et tellement malade qu’il a été admis en réanimation le lendemain.
Oui, ce que vous dites est en partie juste, il faut protéger les soignants, entre autres, mais vous semblez oublier que d’autres choix sont possibles comme tester les personnes. Pendant qu’on laisse circuler les livreurs de pizzas et autres, on demande aux femmes d’accoucher seules, et on prive les papas de la naissance. C’est inacceptable.
Malheureusement, ça n’est pas aussi simple: d’abord les tests ne sont pas immédiats, le temps d’avoir le résultat, le bébé a toutes les chances d’être né, et par ailleurs, il y a des faux négatifs en nombre non négligeable.