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Nous repro­duisons ici l’ar­ti­cle du Ciane pub­lié par le Jour­nal Gyné­colo­gie obsétrique et fer­til­ité (décem­bre 2009). Il s’ag­it de remar­ques faites aux auteurs d’un arti­cle paru dans un numéro précé­dent de cette revue (http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2008.07.020, accès payant). La réponse de l’au­teur au Ciane est en accès libre  http://dx.doi.org/10.1016/j.gyobfe.2009.11.014

Réponse du Ciane à l’article de B. Langer et al. Con­tre la notion de grossesse et accouche­ment à bas risques ? Gynecol Obstet Fer­til 2009;37:2003
Le Col­lec­tif interas­so­ci­atif autour de la nais­sance (CIANE) souhaite sig­naler des impré­ci­sions dans l’article de B. Langer et al. [1]. Ces impré­ci­sions por­tent sur la cita­tion de l’étude de Mori et al. [2].
Les inex­ac­ti­tudes relevées por­tent sur les points suivants.
Langer et al. écrivent que « Mori et al. ont rap­porté les esti­ma­tions de la mor­tal­ité péri­na­tale entre 1993 et 2004 en Angleterre et dans la le Pays de Galles et plus par­ti­c­ulière­ment dans les maisons de naissance ».
Or, Mori et al. n’étudient pas les maisons de nais­sance, mais les accouche­ments à domi­cile, ce qu’indique le titre de la pub­li­ca­tion (An esti­ma­tion of intra­partum-relat­ed peri­na­tal mor­tal­i­ty rates for booked home births…) et que confirme la lec­ture atten­tive du texte inté­gral de la publication.Il con­viendrait donc de pré­cis­er que toutes les don­nées présen­tées dans la suite de l’article en référence à Mori et al. s’appliquent non pas aux maisons de nais­sance, mais aux accouche­ments à domicile.
Langer et al. écrivent ensuite que « Le taux moyen de  mor­tal­ité péri­na­tale dans l’ensemble de la région était de 0,79 % (IC 95 % 0,77–0,81), alors que celui estimé dans les maisons de nais­sance était estimé à 0,74 % ou 1,28 % selon la méth­ode de cal­cul (0,49–1,47). ».Or, le chiffre de 0,74 % ou 1,28 % (selon le mode de cal­cul) de décès péri­nataux (IPPM) s’applique aux accouche­ments prévus à la mai­son (booked home birth). La défi­ni­tion des accouche­ments prévus à la mai­son, dans cette étude, cor­re­spond aux per­son­nes qui avaient, au moment de leur pre­mière vis­ite pré­na­tale, l’intention d’accoucher à la mai­son. Cette défi­ni­tion inclut les femmes qui souhaitaient un accouche­ment à la mai­son au moment de la réser­va­tion (book­ing), mais qui ont pu être trans­férées ensuite pen­dant leur grossesse ou pen­dant l’accouchement (Booked home birth refers to the intend­ed place of birth at the time of the first ante­na­tal vis­it (book­ing). This can include a woman who intend­ed a home birth at book­ing, who may have lat­er trans­ferred her care dur­ing preg­nan­cy or labour.).Il con­viendrait donc de pré­cis­er que les chiffres de 0,74 % ou 1,28 % sont ceux trou­vés pour les accouche­ments qui étaient ini­tiale­ment, en début de grossesse, prévus à domi­cile. En aucun cas ces chiffres ne seraient ceux de la mor­tal­ité des accouche­ments qui se seraient déroulés en mai­son de naissance.
Langer et al. écrivent enfin « Les patientes qui étaient trans­férées en cours de tra­vail étaient celles qui présen­taient une mor­tal­ité péri­na­tale la plus impor­tante. ».Or, Mori et al. trou­vent en effet des taux d’IPPM plus impor­tants pour le groupe des patientes trans­férées, mais il ne s’agit pas des trans­ferts au cours de tra­vail : pour Mori et al., les nais­sances trans­férées cor­re­spon­dent aux femmes qui avaient ini­tiale­ment prévu un accouche­ment à la mai­son (booked home birth) mais qui ont finale­ment accouché à l’hôpital ; ces femmes ont changé d’orientation en cours de grossesse, ou ont été trans­férées avant ou pen­dant l’accouchement (trans­ferred birth refers to women who intend­ed to have a home birth at book­ing but had babies in hos­pi­tal or elsewhere).
Mori et al. ne dis­posent d’aucune infor­ma­tion sur le moment  des trans­ferts, leurs raisons et leur issue, et ils le déplorent (It is vital that data are col­lect­ed prospec­tive­ly so that an accu­rate pic­ture can be estab­lished of both intend­ed and unin­tend­ed home birth rates, togeth­er with a clear indi­ca­tion about when and why a trans­fer to hos­pi­tal care occurred. The fact that reli­able data are not cur­rent­ly avail­able to inform a key health debate is a mat­ter of great concern.).
Il con­viendrait donc d’écrire que les patientes qui avaient choisi l’accouchement à la mai­son à la pre­mière vis­ite pré­na­tale, mais ont finale­ment accouché à l’hôpital en rai­son d’un change­ment en cours de grossesse ou pen­dant l’accouchement,étaient celles qui présen­taient une mor­tal­ité péri­na­tale (IPPM) la plus importante.
CONFLITS D’INTÉRÊT
Aucun.
RÉFÉRENCES
[1] Langer B, et al. Con­tre la notion de grossesse et d’accouchement à bas risque ? Gynecol Obstet Fer­til 2009;37(2):200–3.
[2] Mori R, et al. An esti­ma­tion of intra­partum-relat­ed peri­na­tal mor­tal­i­ty rates for booked home births in Eng­land and Wales between 1994 and 2003. BJOG 2008;115(5):554–9.