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LE MONDE | 21.07.07 | 14h39  •  Mis à jour le 21.07.07 | 15h02

Le pro­jet de maisons de nais­sance est ren­voyé aux cal­en­des grec­ques. “Le dossier est au point mort, il n’y a pas d’ex­péri­men­ta­tions prévues” , ont indiqué au Monde les col­lab­o­ra­teurs de la min­istre de la san­té, Rose­lyne Bachelot.Structures gérées exclu­sive­ment par des sages-femmes, à prox­im­ité immé­di­ate d’une mater­nité, les maisons de nais­sance — comme il en existe en Alle­magne, en Grande-Bre­tagne, aux Pays-Bas ou au Québec — ont pour objec­tif d’ac­com­pa­g­n­er les femmes enceintes dans des con­di­tions moins médi­cal­isées et plus per­son­nal­isées afin de mieux respecter la phys­i­olo­gie et de dif­férenci­er la prise en charge des grossess­es à “bas risque” de celles à “haut risque”. Les futures mères — volon­taires — dont la grossesse et l’ac­couche­ment s’an­non­cent sans prob­lème par­ti­c­uli­er seraient suiv­ies et accom­pa­g­nées avant, pen­dant et après la nais­sance par une sage-femme et met­traient au monde leur enfant sans péridu­rale ni inter­ven­tion médi­cale (césari­enne, for­ceps, etc.).LA RÉTICENCE DES OBSTÉTRICIENS

Une dizaine de pro­jets (notam­ment à Pon­toise, Paris, Bor­deaux, Rennes) atten­dent depuis des mois un feu vert min­istériel. Les maisons de nais­sance, con­sid­érées par leurs défenseurs comme “une réponse à une réelle attente des femmes” et par les détracteurs comme un “retour en arrière” après la fer­me­ture, depuis le milieu des années 1970, de plusieurs cen­taines de petites mater­nités, bute sur la réti­cence des gyné­co­logues-obstétriciens et le poids d’une cul­ture péri­na­tale qui a tout misé sur l’amélio­ra­tion de la sécu­rité et la tech­ni­ci­sa­tion, au détri­ment par­fois de l’ac­com­pa­g­ne­ment humain.

L’ex­péri­men­ta­tion de ces “anti-usines à bébés” était promise de longue date. En 2001, Bernard Kouch­n­er, alors min­istre délégué à la san­té, s’y était engagé dans une let­tre adressée à toutes les sages-femmes. En 2003, le rap­port de la mis­sion péri­na­tal­ité pré­con­i­sait “l’ou­ver­ture de maisons de nais­sance attenantes à des plateaux tech­niques publics ou privés”. Cette propo­si­tion était claire­ment reprise, en 2004, dans le “plan péri­na­tal­ité” présen­té par le min­istre de l’époque, Philippe Douste-Blazy. L’an­née dernière, une com­mis­sion avait été chargée d’éla­bor­er le cahi­er des charges encad­rant le fonc­tion­nement de ces nou­velles struc­tures. “Le dossier ne se réglera qu’avec une volon­té poli­tique”, esti­ment plusieurs mem­bres de cette com­mis­sion. Pour le pro­fesseur d’épidémi­olo­gie Gérard Bréart, “ce serait dom­mage que ce pro­jet n’aboutisse pas car il pour­rait avoir des effets béné­fiques sur l’ensem­ble des pra­tiques obstétricales”.

San­drine Blanchard
Arti­cle paru dans l’édi­tion du 22.07.07


Voir aus­si : Maisons de Nais­sance : le CIANE s’interroge…


Reçu au CIANE après demande de confirmation

Sent: Fri­day, July 27, 2007 5:32 PM
Sub­ject: RE: Eval­u­a­tion des maisons de naissance

Bon­jour,

Les pro­pos évo­qués dans Le Monde ne sont pas con­fir­més par le cab­i­net de la ministre.L’expérimentation des maisons de nais­sance sera mise en œuvre, comme prévu, dans les con­di­tions définies par le plan péri­na­tal­ité, selon le cahi­er des charges établi par le groupe de tra­vail et dans le cal­en­dri­er annon­cé. Les modal­ités de l’expérimentation, de son éval­u­a­tion et des con­di­tions de finance­ment doivent être définies dans un décret en Con­seil d’Etat, pré­paré par la DHOS, qui est en cours de final­i­sa­tion comme nous vous l’avions déjà indiqué.L’ensemble des mem­bres du groupe de tra­vail sera bien enten­du infor­mé de l’a­vancée de ce dossier.

Bien cor­diale­ment

Per­rine Ramé-Mathieu
Adjointe au chef du bureau de l’or­gan­i­sa­tion générale de l’of­fre régionale de soins (O1)
sous direc­tion de l’or­gan­i­sa­tion du sys­tème de soins
Direc­tion de l’hos­pi­tal­i­sa­tion et de l’or­gan­i­sa­tion des soins