Actuelle­ment les femmes ges­tantes français­es ont un suivi de grossesse par de trop nom­breux pro­fes­sion­nels de santé.

Les hôpi­taux ne souhait­ent plus pour­suiv­re l’activité des con­sul­ta­tions de suivi de grossesse car ce sont des con­sul­ta­tions non renta­bles finan­cière­ment, puisque longues et mal rémunérées par les caiss­es de la Sécu­rité Sociale. La T2A, tar­i­fi­ca­tion à l’activité est ren­trée dans les hôpi­taux et les clin­iques. Il faut des actes, pas des consultations.

Il a donc été imag­iné de faire pra­ti­quer des con­sul­ta­tions non renta­bles par le monde libéral selon une vari­able d’ajustement de l’activité des hôpitaux.

On a séduit des général­istes avec un beau dis­cours sur leur rôle essen­tiel de piv­ot du sys­tème de san­té pour qu’ils suiv­ent à nou­veau des grossess­es en atten­dant de pou­voir tout déléguer aux sages-femmes libérales encore moins chères que les médecins général­istes mais encore en nom­bre restreint. On a aus­si délégué aux régions le ver­sant social aux sages-femmes de PMI.

Mais les pau­vres ges­tantes sont tirail­lées entre nous tous. Elles n’ont jamais mon­tré leur intim­ité dans cette péri­ode déli­cate à autant de pro­fes­sion­nels dits de san­té. Elles sont hyper médi­cal­isées car les actes rap­por­tent plus que les con­sul­ta­tions et que les exa­m­ens com­plé­men­taires peu­vent pro­téger le pro­fes­sion­nel de san­té con­tre des procès.

Résul­tat, nous for­mons des futurs par­ents inqui­ets qui seront en grande dif­fi­culté pour édu­quer sere­ine­ment leurs petits et les ren­dre heureux.

Dans l’avenir, l’état nom­mera sans doute un groupe d’experts en charge d’émettre des propo­si­tions pour réduire le coût des accouche­ments puisque c’est la logique finan­cière qui seule nous gou­verne. On peut imag­in­er dans notre pays indus­tri­al­isé une sous-trai­tance des accouchements.

Le groupe réfléchi­ra aux trans­ferts des ges­tantes en fin de grossesse vers des pays qui pra­tiquent des accouche­ments à meilleurs prix. Il aura à négoci­er avec les agences de voy­ages, les ambas­sades et les assur­ances com­plé­men­taires de santé.

Dr Elis­a­beth Paganel­li
Gyné­co­logue médi­cale
Prési­dente du Col­lège de gyné­colo­gie du Cen­tre Val de Loire
Représen­tante de la fédéra­tion nationale des col­lèges de gyné­colo­gie médi­cale au Syngof