Une étude à laque­lle Anne Evrard, co-prési­dente du Ciane, a par­ticipé vient d’être pub­liée dans le British Jour­nal of Obstet­rics and Gyne­col­o­gy met­tant en évi­dence un lien entre les soins irre­spectueux en mater­nité et la sur­v­enue d’une dépres­sion du post-par­tum. Ce tra­vail, mené dans le cadre de l’enquête nationale péri­na­tale 2021, s’est appuyé sur un ques­tion­naire dif­fusé deux mois après l’accouchement afin notam­ment de cern­er l’état psy­chique des mères et d’évaluer la pré­va­lence des soins irre­spectueux lors de l’accouchement et du séjour en maternité.

Ces soins irre­spectueux (« des paroles, des gestes ou des com­porte­ments de soignants qui vous ont blessée, choquée ou qui vous ont mise mal à l’aise ») sont rap­portés par un quart des femmes, con­fir­mant cer­tains résul­tats de l’enquête menée par le CIANE avec l’appui de San­té Publique France en 2021 : 

Plus de 6% des femmes se sont sen­ties tou­jours ou sou­vent non respec­tées pen­dant le suivi de grossesse (com­men­taires désoblig­eants, moqueries, non-respect de la pudeur, manque de déli­catesse dans les gestes médi­caux, non prise en compte de la douleur, manque de com­mu­ni­ca­tion, non-respect du con­sen­te­ment), et 33% par­fois non respec­tées. 8% des femmes déclaraient avoir subi des dis­crim­i­na­tions de la part des soignants et/ou du per­son­nel hos­pi­tal­ier (en rai­son de leur orig­ine, de leur ori­en­ta­tion sex­uelle, de leur poids, de leur âge, etc.).

L’originalité de l’étude INSERM est de démon­tr­er de façon rigoureuse le lien entre ces soins irre­spectueux et l’altération de la san­té psy­chique des femmes : 21,8% des femmes qui ont subi ces soins irre­spectueux présen­tent des symp­tômes de dépres­sion du post-par­tum alors qu’elles sont 16,6% en pop­u­la­tion générale. Ce n’est bien évidem­ment pas le seul fac­teur en cause, mais il joue un rôle sig­ni­fi­catif dans le déclenche­ment de la dépression.

Com­mu­niqué de presse de l’INSERM