Le Ciane a décidé de relayer ce faux communiqué de presse datée du 1er avril 2012. Il s’agit bien d’un poisson d’avril, mais les réflexions qu’il suscite sont pertinentes.
[ABMnews] i‑Santéa lance iGynobs, l’application iPhone qui personnalise les interventions en obstétrique pour atteindre des objectifs statistiques
PARIS, 1er avril 2012 (ABM) — La start-up française i‑Santéa, spécialisée en e‑santé, a annoncé dimanche dans un communiqué le lancement de son application iGynobs, destinée aux sages-femmes et aux gynécologues-obstétriciens.
L’application, qui est prévue pour être adaptable à tous les téléphones mobiles de dernière génération, fournit aux professionnels de santé une aide à la décision statistique en temps réel.
Elle utilise la technologie QR code, sorte de code barre en 3 dimensions qui sera tatoué en début de grossesse à l’intérieur de la cuisse des femmes enceintes.
En flashant prenant le QR code avec l’appareil photo ou la caméra intégrée à son téléphone, le praticien saurait immédiatement quelle intervention il doit pratiquer sur la patiente pour que ses statistiques personnelles et celle de la maternité restent dans les limites statistiques imposées par les normes de pratique, pour chaque intervention.
La tatouage, souligne le CEO de la firme interrogé par nos journalistes, utilise un procédé biodégradable qui disparait après l’accouchement
La réalisation du tatouage est totalement indolore, ce qui permettrait aux professionnels de santé de la pratiquer dès le début de la grossesse sans avoir à obtenir le consentement de la patiente.
En effet, souligne un porte parole de l’Association de Défense des Accoucheurs qui souhaite rester anonyme, la nécessité légale du consentement constitue dans ce cas une entrave à la sécurité et doit donc être contournée, dans un légitime souci de santé publique.
Le flashage du code peut être également effectué en toute discrétion, pour ne pas inquiéter la patiente. La localisation du tatouage sur la face interne de la cuisse le rend immédiatement accessible à tout médecin ou sage-femme qui en fait la demande.
L’algorithme utilisé pour l’aide à la décision tient compte de quelques données simples sur la patiente, comme la primiparité et l’existence d’antécédent de césarienne.
Les statistiques d’intervention sont recalculées en temps réel pour chaque praticien, chaque maternité ainsi qu’au niveau national.
Par exemple, selon le site de la société, les taux d’épisiotomie nationaux sont de 44% pour les primipares et les recherches soulignent que cet acte n’a pas d’indication prouvée. La difficulté de l’art médical consiste donc, pour chaque praticien, à évaluer le nombre juste d’épisiotomies à effectuer pour atteindre le maximum statistique. L’absence quasi totale d’indications prouvées représente ici une difficulté. La décision ne peut pas être guidée par la clinique, elle doit l’être par la statistique. Pour chaque femme dont on flash de QR code, le logiciel calcule où en est le praticien, la maternité et la France, et indique la conduite statistique optimale en tenant compte de ces paramètres.
L’application permet l’ajustement d’autres interventions courantes en obstétrique, comme les taux de déclenchement effectués sans raison médicale valide, l’accélération du travail par ocytocine dont l’utilisation en routine est injustement sur la sellette alors que son utilisation dans les 2/3 des accouchements est en elle seule une preuve de l’intérêt de la pratique.
La start-up parisienne prévient que son application est d’ores et déjà indispensable car les politiques de données ouvertes (open data) initiée par le gouvernement français risquent de rendre visible au public les taux d’intervention de chaque maternité, voire de chaque praticien. Il est donc nécessaire en terme d’image d’afficher des statistiques correspondant à celles recommandées.
Les professionnels doivent craindre également le contrôle des autorités sanitaires, influencées par les associations d’usagers préoccupés par la seule qualité des pratiques, au détriment du bon sens professionnel fondé sur l’habitude.
Les décrets rendant obligatoire le tatouage des femmes enceintes devraient être publiés après les élections présidentielles et prévoient, d’après le rapport dont nous avons eu connaissance, une prime à l’équipement en téléphones portables dernière génération pour les professionnels de santé concernés par la mesure.
aa/zz/ABM
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ABCDE001 01/04/2012 GYGY ESAN OPDA
Sensationnel!!!