Une mobilisation nationale a rassemblé à Paris environ 3000 étudiants sages-femmes le mardi 24 octobre, ainsi que des enseignants, des sages-femmes en exercice et une petite délégation du CIANE. L’annonce un peu tardive de ce rassemblement ne nous a pas permis de faire venir un grand nombre de « parents-citoyens »… Pourtant les usagers sont indirectement concernés par les revendications des étudiants qui engagent l’avenir de leur profession et les conditions de son exercice. (Voir notre précédent article pour plus de détails.)
En bref, les études de sage-femme vont jusqu’à Bac+5 qui correspond au niveau « master » selon le système « LMD » récemment mis en place à l’Université (voir détail). L’universitarisation des études, demandée par les étudiants, devrait donc aboutir à la délivrance d’un diplôme national de master concomitante de celle du diplôme d’état. Or ce qui leur est proposé est un simple diplôme de licence au niveau Bac+3. Ne parlons pas des conditions de travail ni des salaires… 🙁
Les enjeux de cette exigence légitime de reconnaissance de la formation des sages-femmes, et de son intégration au cursus universitaire, dépassent les questions de statut social. Un niveau Bac+5 associé à une véritable formation à la recherche ouvrirait de nouvelles portes aux diplômé(e)s en leur offrant un statut véritable au sein des équipes de recherche (voir la discussion autour du mémoire d’Anne Chantry présenté aux États généraux de la naissance 2006). La formation à la recherche — à commencer par la recherche documentaire — concerne toutes les sages-femmes dans la mesure où leur pratique, selon le code de déontologie, doit être « conforme aux données de la science » (médecine factuelle, evidence-based). C’est un terrain sur lequel se battent les usagers, déplorant la persistance de protocoles en contradiction avec les données scientifiques, quand ce n’est pas avec les recommandations de pratique clinique émises par la HAS ou les collèges professionnels…
Bernard Bel
Secrétaire de l’AFAR, membre du CIANE
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