Réaction à la page :
http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/MDIR_51.HTM
La réaction tardive des groupes professionnels (qui reconnaissent cependant avoir été invités dès l’origine de la mise en place des États généraux de la naissance) peut surprendre : « Certes, nous fûmes invités par un courriel à nous inscrire aux ateliers ou aux forums déjà définis. Mais nous y étions invités au même titre que des personnes sans formation médicale. » Ne serait-ce pas l’aveu sincère du mépris où sont tenus les usagers et les militants associatifs, et la preuve d’un ego légèrement surdéveloppé, alors que justement de nombreux militants associatifs encouragent les professionnels dont la pratique n’est pas en adéquation avec les dernières données de la science à les modifier… (Je fais référence au sujet « épisiotomie » par exemple !) Comment des professionnels peuvent AUJOURD’HUI se targuer « d’avoir une pratique selon les dernières données de la science », la bouche en cœur, alors que des ÉTUDES NE DATANT PAS D’HIER ont démontré, prouvé, évalué des pratiques nocives (voir OMS) ? Sans la pression des usagers où en serait-on ? Y aurait-il eu une évolution ces dernières années ? (encore que de sérieux progrès restent à faire dans certains services…)
Jouer la carte du « pauvre Caliméro » qui n’est pas invité (alors que les professionnels reconnaissent par ailleurs l’avoir été), qui s’occupe des patients jours et nuits, qui ont des choses à discuter… est loin de montrer de la maturité en communication sur la place qu’occupent les professionnels vis-à-vis des femmes qui accouchent.
Ce sont les représentants des instances professionnelles eux-mêmes qui ont choisi de ne pas participer, de ne pas venir, de ne rien proposer, de ne rien débattre. Cela montre encore combien l’avis des usagers est dérisoire à leurs yeux (il existe certes des places potiches réservés aux usagers dans les instances sanitaires pour montrer en surface — seulement ! — que la parole leur est donnée).
Ce communiqué démontre l’ignorance dans laquelle ils ont souhaité rester alors qu’un groupe de travail n’a pas pris de vacances d’été pour tout mettre sur pied, encourageant les participants à publier des ressources pour chaque atelier, encourageant les uns et les autres à participer activement… Manifester de l’intérêt d’une part et ne pas répondre de l’autre, pour ensuite descendre en flèche les EGN cache probablement de la colère et une insatisfaction à ne pas être au « pouvoir ». Certes, mais cela est infantile ! On comprend alors pourquoi nombre de femmes sont infantilisées lorsqu’elles sont enceintes, lorsqu’elles accouchent…
La naissance n’est pas l’apanage des professionnels de santé, c’est aussi une histoire qui se vit et s’inscrit dans le couple, dans la société. Je trouve important de souligner qu’il s’agit bien « d’États Généraux » et non d’un « Congrès médical » seulement ouvert à des professionnels… Force est de constater que les représentants de professionnels n’ont pas envie de se confronter, de se mélanger aux usagers pour mettre en commun des projets et engranger des changements majeurs. Toujours les mêmes questions de pouvoir, de corporatisme… qui entrent en jeu et freinent les évolutions. C’est dommage. Et c’est dommage pour tout le monde. Vous parlez dans votre « ndlr » de « dispositions salutaires de santé publique qui résultèrent (des premiers EGN) » Dites-moi (dites-nous) lesquelles ! Par ailleurs, comment pouvez-vous affirmer que les « mêmes règles de conduites (concernant l’organisation des premiers EGN par rapport aux seconds) sont loin d’avoir été suivies » puisque vous n’avez souhaité participer à rien dès le départ ! Je constate seulement que la réelle raison est que vous n’en êtes pas à l’origine et que cela (vous) dérange…
Il ne faut pas confondre « être mis à l’écart » et « se mettre soi-même en marge » ! Enfin, il ne faut pas confondre « EGN sans les professionnels » et « EGN sans représentants des groupes professionnels » ! Car il y aura des professionnels, contrairement à ce que le CNGOF veut faire croire. Mais ce n’est pas la première fois que le CNGOF tire la couverture : Audipog en 2002 http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/MOPI_08.HTM, HAS en 2005 au sujet de la RPC épisiotomie… De même, le manque de cohérence ne date pas d’hier…
En tous cas, à défaut d’avoir fait tomber le projet, je salue le geste publicitaire ; et la publication récente sur cette page de réactions qui étaient jugées récemment trop « polémiques pour une discussion sereine et constructive ».
Sophie Gamelin-Lavois
http://www.sophiegamelin.com
auteur et consultante
http://www.futuremaman.info
éditrice de la lettre-périnatalité
http://www.perinatalite.info
le blog du dernier livre
http://www.projetdenaissance.com