Sophie Gamelin-Lavois

Réac­tion à la page :

http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/MDIR_51.HTM

La réac­tion tar­dive des groupes pro­fes­sion­nels (qui recon­nais­sent cepen­dant avoir été invités dès l’o­rig­ine de la mise en place des États généraux de la nais­sance) peut sur­pren­dre : « Certes, nous fûmes invités par un cour­riel à nous inscrire aux ate­liers ou aux forums déjà défi­nis. Mais nous y étions invités au même titre que des per­son­nes sans for­ma­tion médi­cale. » Ne serait-ce pas l’aveu sincère du mépris où sont tenus les usagers et les mil­i­tants asso­ci­at­ifs, et la preuve d’un ego légère­ment sur­dévelop­pé, alors que juste­ment de nom­breux mil­i­tants asso­ci­at­ifs encour­a­gent les pro­fes­sion­nels dont la pra­tique n’est pas en adéqua­tion avec les dernières don­nées de la sci­ence à les mod­i­fi­er… (Je fais référence au sujet « épi­siotomie » par exem­ple !) Com­ment des pro­fes­sion­nels peu­vent AUJOURD’HUI se tar­guer « d’avoir une pra­tique selon les dernières don­nées de la sci­ence », la bouche en cœur, alors que des ÉTUDES NE DATANT PAS D’HIER ont démon­tré, prou­vé, éval­ué des pra­tiques nocives (voir OMS) ? Sans la pres­sion des usagers où en serait-on ? Y aurait-il eu une évo­lu­tion ces dernières années ? (encore que de sérieux pro­grès restent à faire dans cer­tains services…)

Jouer la carte du « pau­vre Cal­iméro » qui n’est pas invité (alors que les pro­fes­sion­nels recon­nais­sent par ailleurs l’avoir été), qui s’oc­cupe des patients jours et nuits, qui ont des choses à dis­cuter… est loin de mon­tr­er de la matu­rité en com­mu­ni­ca­tion sur la place qu’oc­cu­pent les pro­fes­sion­nels vis-à-vis des femmes qui accouchent.

Ce sont les représen­tants des instances pro­fes­sion­nelles eux-mêmes qui ont choisi de ne pas par­ticiper, de ne pas venir, de ne rien pro­pos­er, de ne rien débat­tre. Cela mon­tre encore com­bi­en l’avis des usagers est dérisoire à leurs yeux (il existe certes des places potich­es réservés aux usagers dans les instances san­i­taires pour mon­tr­er en sur­face — seule­ment ! — que la parole leur est donnée).

Ce com­mu­niqué démon­tre l’ig­no­rance dans laque­lle ils ont souhaité rester alors qu’un groupe de tra­vail n’a pas pris de vacances d’été pour tout met­tre sur pied, encour­ageant les par­tic­i­pants à pub­li­er des ressources pour chaque ate­lier, encour­ageant les uns et les autres à par­ticiper active­ment… Man­i­fester de l’in­térêt d’une part et ne pas répon­dre de l’autre, pour ensuite descen­dre en flèche les EGN cache prob­a­ble­ment de la colère et une insat­is­fac­tion à ne pas être au « pou­voir ». Certes, mais cela est infan­tile ! On com­prend alors pourquoi nom­bre de femmes sont infan­til­isées lorsqu’elles sont enceintes, lorsqu’elles accouchent…

La nais­sance n’est pas l’a­panage des pro­fes­sion­nels de san­té, c’est aus­si une his­toire qui se vit et s’in­scrit dans le cou­ple, dans la société. Je trou­ve impor­tant de soulign­er qu’il s’ag­it bien « d’É­tats Généraux » et non d’un « Con­grès médi­cal » seule­ment ouvert à des pro­fes­sion­nels… Force est de con­stater que les représen­tants de pro­fes­sion­nels n’ont pas envie de se con­fron­ter, de se mélanger aux usagers pour met­tre en com­mun des pro­jets et engranger des change­ments majeurs. Tou­jours les mêmes ques­tions de pou­voir, de cor­po­ratisme… qui entrent en jeu et freinent les évo­lu­tions. C’est dom­mage. Et c’est dom­mage pour tout le monde. Vous par­lez dans votre « ndlr » de « dis­po­si­tions salu­taires de san­té publique qui résultèrent (des pre­miers EGN) » Dites-moi (dites-nous) lesquelles ! Par ailleurs, com­ment pou­vez-vous affirmer que les « mêmes règles de con­duites (con­cer­nant l’or­gan­i­sa­tion des pre­miers EGN par rap­port aux sec­onds) sont loin d’avoir été suiv­ies » puisque vous n’avez souhaité par­ticiper à rien dès le départ ! Je con­state seule­ment que la réelle rai­son est que vous n’en êtes pas à l’o­rig­ine et que cela (vous) dérange…

Il ne faut pas con­fon­dre « être mis à l’é­cart » et « se met­tre soi-même en marge » ! Enfin, il ne faut pas con­fon­dre « EGN sans les pro­fes­sion­nels » et « EGN sans représen­tants des groupes pro­fes­sion­nels » ! Car il y aura des pro­fes­sion­nels, con­traire­ment à ce que le CNGOF veut faire croire. Mais ce n’est pas la pre­mière fois que le CNGOF tire la cou­ver­ture : Audi­pog en 2002 http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/MOPI_08.HTM, HAS en 2005 au sujet de la RPC épi­siotomie… De même, le manque de cohérence ne date pas d’hier… 

En tous cas, à défaut d’avoir fait tomber le pro­jet, je salue le geste pub­lic­i­taire ; et la pub­li­ca­tion récente sur cette page de réac­tions qui étaient jugées récem­ment trop « polémiques pour une dis­cus­sion sere­ine et constructive ».

Sophie Gamelin-Lavois
http://www.sophiegamelin.com
auteur et con­sul­tante
http://www.futuremaman.info
éditrice de la let­tre-péri­na­tal­ité
http://www.perinatalite.info
le blog du dernier livre
http://www.projetdenaissance.com