Suite à notre communiqué de presse du 27 février 2013 et après lecture des nombreuses réactions au message de l’ANSM, nous souhaitons apporter quelques précisions et lever certaines ambiguïtés.
Tout d’abord nous voulons préciser que le communiqué du CIANE concerne l’usage du cytotec pour les déclenchements d’accouchements sur fœtus vivant à terme ou proche du terme et c’est dans ce contexte que le CIANE continue à s’exprimer ici.
Nous considérons l’utilisation de produits hors AMM (Autorisation de mise sur le marché) comme légitime, pour autant qu’elle respecte la loi: celle-ci impose à cette utilisation plusieurs conditions, dont le fait qu’il n’existe pas d’alternative bénéficiant d’une AMM; or le cytotec ne correspond pas à ce cas de figure. La loi précise de plus que les patients doivent être informés spécifiquement des conditions, motivations, bénéfices, risques d’une prescription effectuée hors AMM: au vu des nombreux témoignages sur le cytotec, cette règle semble manifestement ignorée.
Par ailleurs, nous souhaitons que soit débattu l’intérêt d’utiliser cette substance: face aux événements graves et avérés liés à son utilisation, son bénéfice mérite d’être évalué de manière rigoureuse.
Ce pourrait être l’occasion d’engager une réflexion nécessaire sur l’usage du déclenchement des accouchements à terme. Car si nous entendons bien les professionnels les plus consciencieux parler de déclenchements justifiés par une situation réellement pathologique ou à risque, il semble bien que ce ne soit pas la situation la plus courante. Nous rappelons que le CIANE a publié en 2012 un dossier sur ce thème (https://ciane.net/blog/2012/04/declenchement-et-acceleration-du-travail-information-et-consentement-a-revoir/) qui soulignait les lacunes majeures dans l’information et le consentement des femmes. Des situations récurrentes d’irrespect du droit de la patiente qui demandent aujourd’hui à être mises à plat tout comme les pratiques médicales qui les accompagnent.
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