Des chercheurs de l’In­serm vien­nent de démon­tr­er pour la pre­mière fois que la mère informe et pré­pare le foe­tus à l’ac­couche­ment grâce à l’o­cy­tocine, hor­mone respon­s­able de la sur­v­enue des con­trac­tions. En effet, sous l’ac­tion de cette hor­mone, les neu­rones foetaux sont anesthésiés et donc prêts à affron­ter le trau­ma­tisme ou le manque d’oxygène inhérents à la nais­sance. Ces résul­tats ont égale­ment des impli­ca­tions sur la préven­tion des accouche­ments pré­maturés. Les sub­stances habituelle­ment admin­istrées pour con­tr­er l’ac­tion de l’o­cy­tocine pour­raient en effet empêch­er les neu­rones foetaux de se pro­téger en cas de complications.

Suiv­re le lien :
http://www.science.gouv.fr/index.php?qcms=zoom,view,2481,view,155,2481„„

A aucun moment dans leurs con­clu­sions les chercheurs ne font allu­sion au fait que le taux de déclenche­ments (autres que pour les pré­maturés) a dou­blé en moins de 20 ans en France: de 10,3% en 1981 à 20,3% en 1998, selon l’en­quête nationale péri­na­tale de 1998, pour dimin­uer de manière non sig­ni­fica­tive en 2003 (19,3%).
http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/perinat/somm1.htm
http://naissance.ws/docs/DREES-perinat-2003.pdf

Ce qui est grave, c’est qu’une pro­por­tion impor­tante de ces déclenche­ments (très vari­able d’une mater­nité à l’autre) sont pra­tiqués sans aucune indi­ca­tion médicale:

[…] « déclenche­ment de con­ve­nance » […] défi­ni comme un accouche­ment de principe, pro­gram­mé, sur ren­dez-vous : le déclenche­ment de con­ve­nance désigne tout déclenche­ment de tra­vail, à terme, alors qu’il n’existe pas de patholo­gies mater­nelles ni fœtales le jus­ti­fi­ant, c’est-à-dire sans indi­ca­tion médi­cale. (HAS 2005 p.2)

Je cite encore :

Dans l’é­tude de Goffinet et col­lègues (2003) réal­isée auprès de 38 mater­nités por­tant sur 1192 cas con­sé­cu­tifs de déclenche­ment, le taux glob­al de déclenche­ment pour indi­ca­tion non médi­cale était de 24,8% (n=295). Les raisons prin­ci­pales du déclenche­ment étaient la demande de la patiente (85,3%), l’éloignement du domi­cile (8,5%), l’organisation de la mater­nité (2,0%), autres raisons (4,2%). (HAS 2005 p.3)

Quelques points par­mi bien d’autres sur la vari­abil­ité en fonc­tion des établissements :

  • Pour un taux de déclenche­ment com­pris entre 10 et 20% dans la mater­nité d’exercice, le taux de déclenche­ment de con­ve­nance est d’environ 20%; pour un taux de déclenche­ment supérieur à 30%, le taux de déclenche­ment de con­ve­nance est d’environ 50%. (Goffinet 1999 p.66)
  • Les mater­nités de niveau 1 et 2 qui ne dis­posent pas en per­ma­nence de tous les moyens en per­son­nel et en équipement tech­nique sem­blent plus anticiper les risques liés à l’accouchement ce qui se traduirait par davan­tage d’accouchements déclenchés. A l’inverse, dans la mesure où les mater­nités de niveau 3 sont les plus dotées en per­son­nel et en moyens tech­niques elles sem­blent avoir moins recours aux tech­niques d’accouchements pro­gram­més par déclenche­ment (Car­ri­cabu­ru 2005 p.25).

Sources :

  1. HAS, fiche de cadrage de la RPC 05R10 « Déclenche­ment arti­fi­ciel du tra­vail » (lancée à l’ini­tia­tive du CIANE), 25/4/2006.
  2. Car­ri­cabu­ru D. De la ges­tion tech­nique du risque à celle du tra­vail : l’ac­couche­ment en hôpi­tal pub­lic. Soci­olo­gie Tra­vail 2005;47(2):245–62.
  3. Goffinet F, Hum­bert R, Cler­son P, Philippe HJ, Breart G, Cabrol D. Enquête de pra­tique nationale auprès des obstétriciens sur le déclenche­ment arti­fi­ciel du tra­vail. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) 1999;28(4):319–29.
  4. Goffinet F, Drey­fus M, Car­bonne B, Magnin G, Cabrol D. Enquête des pra­tiques de mat­u­ra­tion du col et de déclenche­ment du tra­vail en France. J Gyné­col Obstet Biol Reprod 2003;32(7):638–46.

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