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Oxytocin exposure during labor among women with postpartum hemorrhage secondary to uterine atony

American Journal of Obstetrics & Gynecology, Volume 204, Issue 1 , Pages 56.e1-56.e6, January 2011
Chad A. Grotegut, Michael J. Paglia, Lauren N.C. Johnson, Betty Thames, Andra H. James

Le CIANE, en mars 2005, avait demandé à la CNAMTS (avec l'appui du Comité Nat. d'experts sur la mortalité maternelle) de financer une étude épidémiologique sur les causes non symptomatiques de l'HPP conjointement avec l'INSERM. Cette étude a bien été réalisée mais les résultats n'ont toujours pas été publiés.

L'hémorragie post-partum est en France la principale cause de mortalité maternelle. Elle se produit de 11 à 25 % des cas, lors d’un accouchement médicalisé, en l’absence de technique de prévention. Dans la moitié des hémorragies détectées, c’est “l’atonie utérine” qui serait en cause. Mais dans toutes les études précédentes, les femmes du groupe témoin, supposées accoucher “physiologiquement”, subissaient en réalité un certain nombre de gestes de routine :

  • Position en décubitus dorsal,
  • Monitoring continu,
  • Brassard de tension, perfusion de glucose et d’ocytocine,
  • Percer la poche des eaux,
  • Péridurale (si demande) et sonde urinaire (si péridurale),
  • Touchers vaginaux réguliers
  • Pieds dans les étriers,
  • Episiotomie de routine.

La gestion active du travail (dite “préventive” de l’HPP) ajoute :

  • L’injection d’ocytocine immédiatement après la sortie du bébé,
  • Le clampage précoce du cordon ombilical,
  • La légère traction sur le cordon avec une main en protection sur l’abdomen pour éviter l’inversion utérine.

Or le déroulement de l’accouchement est essentiellement influencé par un délicat équilibre hormonal :

  • L’adrénaline est à un niveau minimum,
  • L’ocytocine est relâchée en conséquence par la glande pituitaire au plus près des besoins (engendrant la sécrétion d’endomorphines et de prolactine ultérieurement),
  • Les catécholamines sont libérées de façon adaptée à chaque phase du travail.

Quels seraient alors les besoins d’une femme qui accouche dans la physiologie pour favoriser cet équilibre ?

  • Etre dans un lieu intime, accueillant, connu,
  • Avoir chaud, et pouvoir maintenir cette température, que ce soit dans le mouvement ou l’immobilité,
  • Etre libre de bouger, marcher, changer de position,
  • Etre le moins possible sollicitée au niveau du cortex, silence ou musique douce, pas de questions, lumière tamisée,
  • Etre entourée de peu de personnes (2 ou 3 maximum), connues et appréciées, pas d’intervention sauf si nécessité impérative.

A l’inverse :

  • L’environnement inconnu, peu rassurant,
  • La température de la pièce pas adaptée aux besoins de la parturiente immobile,
  • Les nombreuses interventions sur le corps de la femme (touchers vaginaux, perfusion, sondage, rasage) souvent peu ou pas explicitées, et pratiquées par des personnes différentes,
  • L’immobilité et la position inadaptée imposées,
  • Les bruits de machines, les conversations techniques autour et sur la femme en travail, l’éclairage violent et cru, peuvent provoquer une sécrétion massive d’adrénaline antagoniste de l’ocytocine, bloquant la sécrétion d’endomorphines et de prolactine, perturbant la libération de catécholamines (dont le taux anarchique joue un rôle avéré sur les hémorragies du post partum), freinant le travail, rendant les contractions moins efficaces et plus douloureuses, obligeant à une perfusion d’ocytociques artificiels, baissant le seuil de tolérance à la douleur. L’accouchement devient insupportablement long et douloureux, et la péridurale est posée, engendrant son lot de perturbations iatrogènes.