Notice bibliographique (sans auteurs) :
| L’épisiotomie Méthode utilisée et questions abordées Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction Vol 35, N° S1 - février 2006 pp. 10-11
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Résumé (français)
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| Rappel des objectifs des recommandations pour la pratique clinique (RPC) Compte tenu du développement de plus en plus rapide des nouvelles techniques et d’une diffusion dans la littérature médicale d’une quantité très importante d’information (plusieurs dizaines d’articles par mois dans Medline), il est impossible pour le clinicien de tout assimiler et a fortiori d’en faire la synthèse. Les conséquences sont qu’il existe de grandes variations dans les pratiques avec de nombreuses pratiques médicales inappropriées, voire inutiles. Cette situation a conduit de nombreux pays à mettre au point des recommandations concernant les traitements, le diagnostic, les moyens de prévention et la prise en charge des pathologies. Le but de telles recommandations est d’aider le clinicien à prendre une décision médicale en lui fournissant une synthèse du niveau de preuve scientifique existant. Il ne s’agit en aucun cas de critères de jugement de la pertinence des pratiques médicales, ni des normes de qualité de ces pratiques, ni enfin des mesures de performances des pratiques.
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Méthodes Pour éviter que la validité des recommandations puisse être mise en doute, l’HAS a défini un certain nombre de principes méthodologiques objectifs que nous avons adoptés pour élaborer ces Recommandations pour la Pratique Clinique (RPC). Cette démarche méthodologique rigoureuse peut apparaître contraignante mais est indispensable pour définir clairement les interventions sur la santé qui sont appropriées, celles qui ne le sont pas et celles pour lesquelles il existe une équivoque tant au niveau des preuves scientifiques que du consensus des membres du groupe de travail.
Rappelons schématiquement les cinq étapes qui ont permis au groupe de travail d’élaborer ces RPC
Désignation par le promoteur (CNGOF) des membres du comité d’organisation (avec un président scientifique et un coordonateur). Élaboration des questions précises et désignation des experts par le comité d’organisation pour répondre à ces questions. Analyse de la littérature par les experts et rédaction de conclusions provisoires à partir des rapports des experts, en affectant un niveau de preuve pour chaque affirmation importante (tableau I) . Les conclusions et les textes sont adressés à un grand nombre de lecteurs experts sur le sujet ou praticiens suivant des femmes enceintes du secteur privé ou public. Rédaction de conclusions définitives assorties de grade après avoir pris en considération les critiques des lecteurs. Les questions auxquelles le groupe a tenté de répondre sont les suivantes
Quelle est la fréquence du recours à l’épisiotomie en France et quels sont ses déterminants ? Quels sont les intérêts et les objectifs du recours à l’épisiotomie ? Quels bénéfices ont été démontrés ? Quelles sont les complications liées à l’épisiotomie ? Existe-t-il des indications spécifiques où l’épisiotomie est systématique ? Quels sont les avantages et inconvénients d’une politique libérale du recours à l’épisiotomie ? Quelle est la technique de réalisation et de réparation de l’épisiotomie ? Quels soins dans le post-partum sont appropriés ? Si l’on veut réduire le taux d’épisiotomie, quels sont les moyens disponibles ? Le point essentiel à prendre en compte pour le lecteur est que les données scientifiques de bon niveau de preuve ne concernent que le recours « libéral » ou « systématique » par rapport à une pratique restrictive de l’épisiotomie, dont le taux est alors très variable selon les études. Ainsi, il est difficile de conclure sur les bénéfices et inconvénients de l’épisiotomie pour une femme. Comme le souligne Bernard Jacquetin, il n’existe aucune étude ayant comparé, dans certaines indications, l’absence d’épisiotomie versus le recours à l’épisiotomie. Ces points ont amené le groupe de travail à être prudent concernant le contenu des recommandations. Ils doivent également inciter le lecteur des recommandations et des argumentaires des experts à une lecture soigneuse au risque d’une mauvaise interprétation. Certaines recommandations sont affectées d’un grade « accord professionnel ». Celui-ci a été décidé en général car il existait un consensus dans le groupe et souvent dans les recommandations émanant de sociétés d’autres pays développés. Ces recommandations sont des recommandations de professionnels qui s’adressent aux professionnels pour les aider et ne sont en aucun cas des obligations qui leur seraient opposables. Comme toujours lors de l’élaboration des RPC, nous sommes conscients qu’en marge des situations classiques et habituelles, le praticien devra s’adapter à certaines situations particulières impliquant des décisions, dictées par ses connaissances et son expérience, qui n’entrent pas forcément dans ces recommandations.
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