Depuis deux ans, plusieurs polémiques sur des vio­lences ou mal­trai­tances obstétri­cales ou gyné­cologiques ont con­nu un cer­tain écho dans les médias et les réseaux soci­aux : points du mari, touch­ers vagin­aux sans con­sen­te­ment, mau­vais traite­ments… Le Ciane ne peut que se réjouir que la parole des femmes se libère. Cette parole ne doit pas rester sans suite, sous peine de con­stituer une vio­lence sup­plé­men­taire. Si beau­coup de vio­lences ressen­ties sont le résul­tat involon­taire d’actions des pro­fes­sion­nels et si ceux-ci ne doivent pas inter­préter la parole des femmes comme une attaque sys­té­ma­tique à leur encon­tre, il est néan­moins impor­tant de leur faire pren­dre con­science des effets de leurs comportements.

Face à ce phénomène, le Ciane mène plusieurs actions.

1‑Améliorer la connaissance de la maltraitance et de ses conséquences

L’Association française pour l’accouchement respec­té (AFAR), mem­bre du Ciane, a com­pilé les travaux sci­en­tifiques récents en matière de vio­lences et mal­trai­tances obstétri­cales. Plus de soix­ante pub­li­ca­tions résumées et com­men­tées sont classées par thème : analy­ses dans une per­spec­tive de genre, recherch­es en sci­ences humaines, études médi­cales, rap­ports d’organisations gou­verne­men­tales et non-gou­verne­men­tales, travaux juridiques… Cette bib­li­ogra­phie est mise à la dis­po­si­tion des chercheurs et du grand pub­lic dans l’espoir de mieux doc­u­menter le phénomène.

Depuis févri­er 2012, le Ciane a mis en ligne une enquête per­ma­nente sur le vécu de l’accouchement. Elle per­met d’évaluer notam­ment quelle infor­ma­tion a été don­née aux femmes et si leur con­sen­te­ment a été recher­ché. Les résul­tats de l’enquête sont disponibles sous forme de dossiers thé­ma­tiques. Le Ciane invite toutes les femmes à rem­plir le ques­tion­naire.

2‑Faire reconnaître les droits des victimes

Le Ciane accom­pa­gne des patients lors de recours auprès des pro­fes­sion­nels de san­té. Il organ­ise des for­ma­tions, à des­ti­na­tion des asso­ci­a­tions, sur les voies de médi­a­tion et de recours ain­si que des échanges d’ex­péri­ence sur l’ac­com­pa­g­ne­ment. Pour les vic­times de mal­trai­tance, c’est une pre­mière étape vers la résilience. Cette médi­a­tion a aus­si pour objec­tif d’améliorer la qual­ité des soins au sein d’un étab­lisse­ment de santé.

3‑Former les professionnels de santé

La for­ma­tion des pro­fes­sion­nels est un enjeu cru­cial pour la préven­tion des mal­trai­tances. Comme d’autres asso­ci­a­tions, le Ciane con­tribue ponctuelle­ment à l’enseignement dis­pen­sé aux futurs soignants. Ren­forcer la place des usagers dans la for­ma­tion ini­tiale et con­tin­ue doit être une pri­or­ité afin que leur parole puisse amen­er une prise de con­science des pro­fes­sion­nels sur les prob­lèmes de mal­trai­tance et leurs con­séquences pour les per­son­nes concernées.
Le suivi gyné­cologique ou de grossesse, les IVG et l’accouchement font par­tie inté­grante de la vie des femmes. La mal­trai­tance est inac­cept­able à cha­cune de ces étapes.

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