Dossiers

CianeWiki -> CIANE -> Dossiers du CIANE -> DossierDiagnosticPrenatal -> Lettre au Dr. Jean-Paul Bonnefont 19/12/2008

Réponse du Dr. Jean-Paul Bonnefont (22 décembre 2008)

From: jean-paul.bonnefont@...
To: gencliff@...
Subject: Re: Diagnostic prénatal non-invasif
Date: Mon, 22 Dec 2008 12:57:31 +0100

Chère Madame,

Merci de votre courrier. Je vous joins la lettre que j'adressais à Madame Parterlini-Bréchot en Octobre dernier.

Je me permets de vous situer le contexte dans lequel nous évoluons.

Mon équipe du laboratoire hospitalier de génétique moléculaire (qui relève du Service de Génétique Médicale) de Necker est déjà en très grande difficulté pour faire face aux demandes "courantes" de diagnostic postnatal, prénatal et préimplantatoire, tant est importante l'inadéquation entre, d'une part le nombre et la variété des demandes d'analyses qui s'accroissent sans cesse, et d'autre part les moyens en stagnation qui nous sont alloués.

A titre d'illustration, l'Agence de Biomédecine, responsable de l'organisation du diagnostic préimplantatoire (DPI) en France, vient de demander aux Centres de DPI (il en existe 3 en France) d'accroitre leur activité dans la mesure où le délai d'attente pour les couples demandeurs de DPI est actuellement de 1 an et demi pour la mise en oeuvre de cette procédure, à partir de la date à laquelle leur demande a été validée.

Bien que parfaitement conscients du caractère inadmissible d'un délai d'attente aussi long, nous avons informé nos partenaires (le centre de procréation médicalement assisté de Clamart, les autorités administratives de Necker, l'Agence de Biomédecine) que nous étions déjà en "sur-régime"et qu'il ne pouvait être question pour nous d'augmenter cette activité sans moyens supplémentaires sous peine d'un risque élevé d'erreur diagnostique et de démission des personnels techniques hautement qualifiés qui voient leur vie familiale gravement impactée par le contexte professionnel dans lequel ils évoluent.

Vous imaginez bien que ces difficultés que nous rencontrons pour exercer notre activité quotidienne sont démultipliées lorsqu'il est question de transférer une technique entièrement nouvelle comme le tri de cellules foetales dans le sang maternel, de l'unité de recherche de Mme Paterlini-Bréchot vers un laboratoire hospitalier de génétique déjà en difficulté. A ces difficultés de moyens s'ajoutent des difficultés inhérentes aux différents avatars qui ont entouré le développement de cette activité de recherche durant les années écoulées, qui nuisent à la sérénité indispensable à la mise en oeuvre, par les techniciens et biologistes hospitaliers, d'une technique entièrement nouvelle comme le tri de cellules foetales. J'ai conseillé à Mme Paterlini-Bréchot de contacter d'autres laboratoires hospitaliers de génétique qui auront peut-être plus de facilité que nous à dégager le temps nécessaire à l'implantation de cette approche dans un climat plus serein, gage de réussite de ce projet ambitiéux

Pour ce qui est du point particulier de la trisomie 21, il s'agit là d'un domaine qui relève de la cytogénétique et il me semble qu'un projet impliquant l'équipe de Madame Parterlini-Bréchot et un groupe de cytogénéticiens est en cours de finalisation.

Je vous prie de recevoir, Madame, l'expression de ma considération respectueuse.

Jean-Paul Bonnefont, M.D, Ph.,D,

INSERM U781
Institut de Recherche Necker Enfants Malades et Laboratoire de génétique moléculaire,
Service de génétique médicale
Groupe hospitalier Necker Enfants malades
149, rue de Sèvres
75 743 Paris cedex 15, France


Pièces jointes


Modif. January 16, 2009, at 12:31 PM<br />(:addThis username="xa-4b5388e32c732dfe" btn="lg-share":)

Ce site respecte les principes de la _CharteHONcode. Vérifiez ici.
We comply with the HONcode standard for trustworthy health information: verify here.