Dossiers

CianeWiki -> CIANE -> Dossiers du CIANE -> Dossier ISET


Affaire de famille à l'Inserm

Jean-Yves NAU
Le Monde, 8 octobre ( source)

Le professeur Christian Bréchot, directeur général de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), a démissionné lundi 8 octobre. Il avait été nommé le 14 février 2001 à la tête de cet établissement public à caractère scientifique et technologique, doté cette année d'un budget de 612 millions d'euros et qui compte 6 500 salariés.

Cette démission est la conséquence directe de l'affaire Metagenex, du nom d'une société de biotechnologie créée en 2001 par Patrizia Paterlini-Bréchot, l'épouse du professeur Bréchot, afin de développer un test prometteur visant à identifier des cellules cancéreuses circulant dans le sang.

Répondant aux incitations officielles de l'époque, il s'agissait pour cette chercheuse de trouver, tout en restant dans l'organisme public, les capitaux privés lui permettant de promouvoir et de diffuser ce test mis au point par son équipe. L'affaire avait alors été menée sous l'égide d'Inserm-Transfert.

Mme Bréchot n'avait toutefois pu trouver les fonds nécessaires qu'en juillet 2006, lorsque les sociétés Axa et Banexi avaient décidé d'investir 2,5 millions d'euros. Peu de temps après, un conflit éclata entre la fondatrice de Metagenex et David Znaty, devenu président du directoire.

L'épouse du directeur général de l'Inserm accusait en substance les investisseurs de ne pas tenir leurs engagements sur la constitution d'un conseil scientifique et le financement des études de validation de l'efficacité, préalable indispensable, selon elle, à la commercialisation. C'est ainsi que la direction générale de l'Inserm s'opposait juridiquement à l'utilisation du brevet (Le Monde des 29 juin et 25 juillet). Pour sa part, M. Znaty observait que la société Metagenex avait notamment été créée à l'initiative de M. Bréchot et qu'il avait cédé ses parts à sa famille au moment de sa nomination à la tête de l'Inserm. Le professeur Bréchot récusait quant à lui les accusations de conflit d'intérêts dont il était clairement la cible. La justice avait été saisie.

Après inspection conjointe des deux ministères de tutelle, le directeur général de la santé et celui de la recherche et de l'innovation avaient, dans un courrier du 21 septembre, demandé au directeur général de l'Inserm de faire en sorte que Metagenex puisse exploiter le brevet sur le test de dépistage, solution "la plus conforme à l'intérêt public".

Selon ce courrier, il existerait au sein d'Inserm-Transfert des éléments qui ne permettent pas d'espérer une issue favorable à l'action judiciaire en cours. Dès lors et afin de ne pas être à nouveau accusé de conflit d'intérêts, M. Bréchot n'avait plus d'autre issue que de présenter sa démission afin d'assurer au mieux sa défense.


Commentaires

octobre 14, 2007 5:24 par 82.250.217.239

Cet article est du grand n'importe quoi. Il mélange tout, ne dit rien... La vraie raison, et la seule, est qu'il a été clairement décidé que METAGENEX ne devait plus être inquiété, et qu'on devait lui donner les licences restantes. Pour cela il fallait qq d'autre à la tête de l'INSERM pour faire machine arrière sur la procédure en cours, signer la licence etc. et un rapport de l'inspection générale pour démentir (de manière très curieuse et sans justification aucune) les arguments des comités d'éthique... Tout est désormais en place :-(

octobre 15, 2007 10:57 par 212.155.238.154

"de manière très curieuse et sans justification aucune" vous semblez en savoir beaucoup...

octobre 15, 2007 10:37 par 82.250.195.190

Oui effectivement, j'ai suivi ce dossier de près, dans la presse, internet etc... (l'information étant accessible à tous), ce qui me permet de juger cet article comme médiocre. Non seulement il ne permet pas de comprendre cette affaire mais il laisse entendre des choses qui ne sont pas vraies.

Mon premier commentaire étant peut être un peu laconique je vais préciser certains points : Après avoir mentionné les reproches tenant à l'absence de validation scientifique par Mme PATERLINI à la société METAGENEX, le journaliste poursuit par « C'est ainsi que la direction générale de l'Inserm s'opposait juridiquement à l'utilisation du brevet (Le Monde des 29 juin et 25 juillet) ». « C'est ainsi » ?? L'opposition de l'INSERM s'appuyait surtout au départ sur des arguments de droit de PI, estimant que METAGENEX commercialisait ce test sans avoir la licence de brevet.

Monsieur NAU poursuit par « Le professeur Bréchot récusait quant à lui les accusations de conflit d'intérêts dont il était clairement la cible. La justice avait été saisie. » D'une part, rien n'est dit sur ce que pourrait être ce conflit d'intérêt.(?) Et à lire cet article on pourrait penser que la justice a été saisie pour se prononcer sur ce point.

Or ce n'est pas le cas. Par contre une procédure avait été initiée afin de déterminer dans quelles conditions le test ISET était commercialisé...

Quant à ce qui motive mon commentaire sur le fond :il est tout de même surprenant, que le conseil juridique d'INSERM estime qu'il y a lieu d'intenter une action, et que finalement, à peine quelques semaines plus tard les ministères de tutelle estiment qu'elle n'est pas fondée. Enfin sur ce fameux rapport... curieux et sans aucune justification... car il est curieux qu'alors que l'affaire avait été posée en terme d'enjeux de santé publique et de problèmes éthiques on nous oppose « l'intérêt public » sous prétexte qu'INSERM pourrait laisser des sous dans un procès pas évident à gagner... L'intérêt public n'était il pas de savoir si OUI ou NON, le laboratoire LAVERGNE utilise le test ISET bien qu'il soit prouvé qu'il trouve un taux élevé de faux positifs, (il trouve des cancers à des gens qui n'en ont pas) ? Or apparemment aucune réponse dans ce rapport à ce sujet... à moins que les ministères s'en soient désintéressés (ce que nous n'osons imaginer ;-))


Modif. April 03, 2008, at 10:19 AM<br />(:addThis username="xa-4b5388e32c732dfe" btn="lg-share":)

Ce site respecte les principes de la _CharteHONcode. Vérifiez ici.
We comply with the HONcode standard for trustworthy health information: verify here.