Le Ciane est invité à inter­venir lors des 10es Journées Angevines de Gyné­colo­gie Obstétrique, le 5 mars 2010 à Angers. Le col­lec­tif par­ticipera à un débat
con­tra­dic­toire pour/contre les maisons de nais­sance. Voici sa pré-communication.

Le col­lec­tif interas­so­ci­atif autour de la nais­sance (Ciane) est un col­lec­tif d’associations. Il est agréé pour la représen­ta­tion des usagers dans le sys­tème de santé.
Le Ciane sou­tient la diver­sité des options offertes aux par­ents en matière de suivi de grossesse et d’accouchement. Il souhaite tra­vailler avec les pro­fes­sion­nels sur le respect des droits per­son­nels des patients, sur l’amélioration des pra­tiques et de l’organisation du sys­tèmes de san­té en cohérence avec l’analyse cri­tique des don­nées pub­liées. Il souhaite aus­si, parce que cela répond à la diver­si­fi­ca­tion de l’offre atten­due par les par­ents, la créa­tion d’espaces phys­i­ologiques ou salles nais­sance en mater­nité, l’accès des sages-femmes aux plateaux tech­niques et le suivi global.

Les usagers con­sid­èrent que les maisons de nais­sance sont égale­ment une réponse à cette attente de diver­si­fi­ca­tion de l’offre. Les maisons de nais­sance, pour les usagers, répon­dent aux critères définies par le réseau européen des maisons de nais­sances (1999) : struc­tures autonomes, placée sous la respon­s­abil­ité exclu­sive des sages-femmes con­for­mé­ment à leur com­pé­tence légale, elles intè­grent l’accompagnement glob­al de la grossesse et sont insérées dans un réseau périnatal.

Il n’a pas été démon­tré que ce souhait des usagers soit une aber­ra­tion en matière de sécu­rité. Le fonc­tion­nement de maisons de nais­sance dans d’autres pays mon­tre que l’option peut être con­sid­érée comme raisonnable. L’analyse des pub­li­ca­tions ne met pas en évi­dence un risque de san­té publique lié à l’existence d’un choix pour les usagers. Nous soutenons qu’il n’y a pas de preuve d’un béné­fice, en terme de san­té publique, de la poli­tique française actuelle qui entrave la créa­tion de maisons de nais­sance. Autrement dit, le développe­ment de pos­si­bil­ités autres que l’accouchement en milieu hos­pi­tal­ier, réservées aux femmes qui le souhait­ent et dont les con­di­tions de grossesse le per­me­t­tent, ne peut être démon­tré présen­tant a pri­ori des incon­vénients par rap­port à l’organisation actuelle.

Ce raison­nement prend à rebours celui qui est com­muné­ment avancé. Là où les pro­fes­sion­nels de san­té on ten­dance à atten­dre la preuve de l’inutilité d’une pra­tique avant de l’abandonner (la pra­tique étant, ici, l’accouchement à l’hôpital pour toutes), les usagers deman­dent la preuve de l’intérêt de la pra­tique, faute de quoi ils con­sid­èrent qu’ils peu­vent la remet­tent en cause, notam­ment si elle a un impact fort sur leur vécu personnel.

Il s’agit là d’une dif­férence de point de vue car­ac­téris­tique de la com­plé­men­tar­ité entre pro­fes­sion­nels et usagers et qui fait l’intérêt du débat.